Trois orfèvres


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Harmonisation : Xavier Hubaut
Voir la partition.
Mp3 : Les Frères Jacques 


Vidéo enregistrée en 2010 à l'occasion du 75e anniversaire de la Chorale de l'ULB
© Jean Corbreun 2010.

1. Trois orfèvres, à la Saint Eloi
S'en allèr'nt dîner chez un autre orfèvre;
Trois orfèvres, à la Saint Eloi
S'en allèr'nt dîner chez un autr' bourgeois
Ils ont baisé toute la famille:
La mère aux tétons, le père au cul, la fille au con.



Relevez, belles, votre blanc jupon,
Qu'on vous voie le cul, qu'on vous voie les fesses,
Relevez, belles, votre blanc jupon,
Qu'on vous voie le cul, qu'on vous voie le con!


2. La servante qui avait tout vu,
Leur dit: "Foutez-moi votre pine aux fesses";
La servante qui avait tout vu,
Leur dit: "Foutez-moi votre pine dans l' cul".
Ils l'ont baisée debout sur un' chaise,
La chaise a cassé, ils sont tombés sans débander.

3. Les orfèvres, non contents de ça
Montèr'nt sur le toit pour baiser Minette:
Les orfèvres, non contents de ça,
Montèr'nt sur le toit, pour baiser le chat:
" Chat, petit chat, chat, tu m'égratignes,
Petit polisson, tu m'égratignes les roustons!"

4. Les orfèvres, chez le pâtissier
Entrèr'nt pour manger quelques friandises;
Les orfèvres, chez le pâtissier,
Par les p'tits mitrons se fir'nt enculer.
Puis retirant leurs pin' plein's de merde
Ils ont sucé ça en guis' d'éclairs au chocolat.

5. Les orfèvres, chez le pèr' Balzar,
S' sont foutus des d'mis à travers la gueule;
Les orfèvres, chez le pèr' Balzar,
Pour mieux pisser, retirèr'nt leur falzar.
Le pèr' Balzar, voyant leurs bit's immond's,
S'écria: " Je vais faire un' salad' de cervelas "

6. Les orfèvres, pour voir les rastas,
S'en fur'nt chez Vachett', café des p'tit's vaches;
Les orfèvres, pour voir les rastas,
S'en fur'nt chez Vachett', café d' ces gens là.
Très excités par un gros Bulgare
Pour voir son anus ils ont mis c't enculé à nu.

7. Les orfèvres, au son du canon,
Se retrouveront tous à la frontière;
Les orfèvres, au son du canon,
En guis' de boulets, lanc'ront des étrons.
Bandant tous ainsi que des carmes,
A grands coups de vits repousseront les ennemis.




Eloi (588-659), évêque de Noyon et principal conseiller de Dagobert, apprit le métier d'orfèvre et devint, par la suite, leur saint patron.

pf

Dans l' Anthologie Hospitalière et latinesque, on trouve quelques variantes:

Ils ont baisé toute la famille :
La mère en tétons,
La père en cul, la fille en con.


ou bien encore:

La servante, qui avait tout vu,
Leur dit : "Foutez-moi vot' pin' dans les fesses"
La servante, qui avait tout vu,
Leur dit : "Foutez-moi votre pin' dans le cul"

Le petit chat leur graphigne les roustons; voilà une orthographe peu courante pour le verbe "graf(f)igner".

Dans le dernier couplet on apprend que:

"Ici, le premier vers du refrain se chante sur l'air de La Marseillaise et le reste comme précédemment ; puis l'on reprend le refrain une seconde fois en chantant le premier vers sur l'air de l'Hymne Russe!"

Nous n'avons pas (encore) pu trouver l'origine de cette chanson.

Sur le petit format ci-dessus, on peut lire "Chanson gauloise" par G.Smet. De même sur la partition édité en 1922 par Paul Beuscher, figure la mention: Gustave Smet (arrangeur); un auteur est renseigné: G.Lorette. Tout cela reste sujet à caution car elle figure déjà dans l'Anthologie hospitalière et latisnesque de 1911 et également dans un catalogue (Herbert Horowitz): on y trouve "Trois orfèvres à la Saint-Eloi" daté de ... 1870 !

Au début du 20e siècle les paroles sont légèrement différentes. On trouve dans un numéro de Touche à tout en 1909 :

Trois orfèvr' un jour de Saint-Eloi,
S'en vinrent dîner chez une horlogère;
Trois orfèvr' un jour de Saint-Eloi,
S'en vinrent dîner chez un bon bourgeois.

Un extrait de "La Justice" de 1881 contient également une allusion à une célèbre chanson de corps de garde. Parlant de Bache, acteur bien connu à l'époque, l'auteur écrit :

« Il arrivait en tenue de soirée, habit noir et cravate blanche, s`incIinait très bas devant les dames en leur faisant un salut qu'on eût pu croire réglé par Vestris,-- mais en même temps leur murmurait à l'oreilIe des madrigaux a étonner le hussard de la chanson, celui-là même qui fit un grand boucan chez un apothicaire. Stupéfaites de s'entendre dire des choses que la grosse Margot de Villon eût trouvées légères, les comédiennes avaient envie de crier, de hurler, mais tout de suite réfléchissant que, de loin, l'attitude agenouillée du détestable plaisant devait sembler correcte et parfaitement respectueuse, elles aimaient mieux ne pas avouer qu'elles avaient subi des plaisanteries si grossières, et en enrageant gardaient le silence.»

Encore plus tôt, elle apparaît sous une autre forme en 1844 dans La parodie du juif errant. On y trouve un des personnages du roman, un vieux, qui "se mit à chanter cette romance bien connue":

Un soldat, la veille des Rois,
Fit un grand boucan chez un bourguemestre
Un soldat, la veille des Rois,
Fit un grand boucan chez un bon bourgeois.
Il ...

L'auteur arrête sa citation car, écrit-il, "le public n'est pas encore à la hauteur de ce naïf langage".

On peut donc être assuré que la chanson date, au plus tard, de la première moitié du XIXe siècle.

Signalons également Le père Capucin, à ne pas confondre avec celui de Gustave Nadaud, qui devait habiter non loin des trois orfèvres.




Père capucin

1. Il était un moine, père Capucin,
Qui confessait la fille d'un marchand de bière,
Il était un moine, père Capucin,
Qui confessait la fille d'un marchand de vin.
Il a foutu le père en fesses,
La mère en tétons.
Le fils en cul, la fille en con.


Relevez, belles, votre blanc jupon,
Qu'en levant le nez, l'on vous voie les fesses ;
Relevez, belles, votre blanc jupon,
Qu'à deux doigts du cul, l'on vous voie le con !


2. Mais la servante, qu'avait tout vu,
Lui dit : "Foutez-moi je suis chaud' comme braise."
Mais la servante, qu'avait tout vu,
Lui dit : "Foutez-moi votre pine dans l' cul. "
Comme il la foutait sur une cimaise.
La servante, ma foi,
S'en trouva fort aise.

3. Mais le maudit moine, non content de çà,
Monta sur le toit pour enculer Minette,
Mais le maudit moine, non content de çà,
Monta sur le toit pour enculer le chat.
" Maudite bête, tu m'égratignes ;
Petit polisson,
Tu m'arraches les roustons ! "

Nous ne pouvons terminer ces commentaires sans signaler l'excellente adaptation humoristique de Marcel Duval en forme de chanson à boire.




Relevez le coude


1. Trois orfèvres, à la Saint Eloi
S'en allèr'nt dîner chez un autre orfèvre;
Trois orfèvres, à la Saint Eloi
S'en allèr'nt dîner chez un bon bourgeois.
Ils ont vidé toutes les bouteilles :
Le Dom Pérignon(1), le père Magloir'(2), l'amer Picon(3).


Relevez le coude bien jusqu'au menton,
A notre santé, videz les bouteilles;
Relevez le coude bien jusqu'au menton
Que le verr' soit vid', qu'on en voie le fond !


2. La servante qui n'avait rien bu,
Voulut profiter un peu de la fête;
La servante qui n'avait rien bu,
Leur dit: "Approchez, venez voir mon fût".
"Ah quel beau fût !" crièr'nt les orfèvres,
Ils l'on emporté, ils l'ont vidé, ils ont tout bu.

3. Les orfèvres, non contents de ça
Plus tard sont allés visiter la cave;
Les orfèvres, non contents de ça,
Se sont installés un étag' plus bas.
Ils ont sabré, nom d'un p'tit bonhomme,
Les Mathusalems(4), Jéroboams(5) et les Magnums(6).

(1)Dom Pérignon = du nom d'un moine bénédictin à l'origine de la fabrication du Champagne, une cuvée millésimée de Moët et Chandon.
(2)Père Magloire = un Calvados, alcool de pomme, très réputé.
(3)Amer Picon = apéritif à base de zetes d'oranges (amères); dans le Nord il accompagne la bière.
(4)Mathusalem = bouteille de vin d'une capacité de 6 litres, équivalent de 8 bouteilles (de 75cl.)
(5)Jeroboam = bouteille de vin d'une capacité de 3 litres, équivalent de 4 bouteilles.
(6)Magnum = bouteille de vin d'une capacité d' 1.5 litre, équivalent de 2 bouteilles.

En 1985, dans une de ses chansons posthumes, La légion d'honneur, Georges Brassens, qui l'avait refusée, écrit :

Et maintenant qu'il porte cette croix,
Proférer : "Merde", il n'en a plus le droit.
Car ça la fout mal de mettre à ses lèvres
De grand commandeur des termes trop bas,
D' chanter l' grand vicaire et les trois orfèvres.
La légion d'honneur ça pardonne pas.




Trois orfèvres

adaptation de Bernard Gatebourse

Retour à la version traditionnelle


1. Trois orfèvres, à la Saint Eloi
S'en allèr'nt dîner chez un autre orfèvre;
Trois orfèvres, à la Saint Eloi
S'en allèr'nt dîner chez un autr' bourgeois
Ils ont salué toute la famille:
La mèr' Madelon, le père August', la fill' Suzon.


Qu'elle était bell', la jolie Suzon,
Avec ses beaux yeux, avec ses bell's tresses,
Qu'elle était bell', la jolie Suzon,
Avec ses beaux yeux, avec ses ch'veux blonds!


2. La servante de la maison,
Leur dit: "Moi aussi j'ai de belles tresses";
La servante de la maison,
Leur dit: "Moi aussi, j'ai des cheveux blonds".
C'était bien vrai, mais pas aussi blonds
Qu' ceux d' la mèr' Madelon, du père August', d' la fill' Suzon.

3. Les orfèvres, après le repas,
Montèr'nt sur le toit pour pour voir les étoiles
Les orfèvres, après le repas,
Montèr'nt sur le toit, pour chercher le chat:
" Chat, petit chat, chat, tu m'égratignes,
Grand coquin de chat, tu m'égratignes arrête-toi"



Dans son recueil "Succès musette", Raymond Boisserie entonne le très innocent refrain:

Trois orfèvres, à la Saint Eloi
S'en allèr'nt dîner chez un autre orfèvre;
Trois orfèvres, à la Saint Eloi
S'en allèr'nt dîner chez un autr' bourgeois
Ils ont visité la famille:
La mère au salon, le père au grenier, la fille au balcon.







La mariée


Mp3 : Patachou 

1. Ah! Nom de Dieu, dit le trottoir (bis)
Qu'est-ce qui va s'passer ce soir (bis)
Qu'est c' qui va s'passer ce soir ?
Dit la mariée, ohé
Qu'est ce qui va s'passer ce soir?
Dit le trottoir.

2. Ah! Nom de Dieu, dit l'escalier (bis)
C'est moi que l'on monte en premier (bis)
C'est moi qu'on monte en premier
Dit la mariée, ohé
C'est moi qu'on monte en premier
Dit l'escalier.

3. Ah! Nom de Dieu, dit l'corridor (bis) ...
C'est moi qu'on enfile d'abord
C'est moi qu'on enfil' d'abord ...

4. Ah! Nom de Dieu, dit la serrure (bis) ...
Je n' savais pas qu' c'était si dur
J'savais pas qu' c'était si dur ...

5. Ah! Nom de Dieu, dit l'œil de bœuf (bis) ...
Je vois qu'on fait soixante-neuf
Je vois qu'on fait soixant'-neuf ...

6. Ah! Nom de Dieu, dit la carpette (bis) ...
Et c'est sur moi qu'on fait minette
C'est sur moi qu'on fait minette ...

7. Ah! Nom de Dieu, dit le fauteuil (bis) ...
Et c'est sur moi qu'on baise à l'œil
C'est sur moi qu'on baise à l'œil ...

8. Ah! Nom de Dieu, dit la pendule (bis) ...
Ca avance et puis ça recule
Ca avance et ça recule. ...

9. Ah! Nom de Dieu, dit l'oreiller (bis) ...
Y faudrait pas m'écrabouiller
Faudrait pas m'écrabouiller ...

10. Ah! Nom de Dieu, dit le mat'las (bis) ...
Surtout ne me transpercez pas
Surtout ne m' transpercez pas. ...

11. Ah! Nom de Dieu, dit le châlit (bis) ...
Si vous continu-ez, je crie
Si vous continuez, je crie ...

12. Ah! Nom de Dieu, dit l'drap du d'ssus (bis) ...
C'est moi qui prends les coups de cul
C'est moi qui prends les coups d' cul ...

13. Ah! Nom de Dieu, dit l'drap du d'ssous (bis) ...
C'est moi qui prends tout, tout et tout
C'est moi qui prends tout, tout, tout ...

14. Ah! Nom de Dieu, dit l'édredon (bis) ...
Et c'est moi qui vole au plafond
C'est moi qui vole au plafond ...

15. Ah! Nom de Dieu, dit Saint Thomas (bis) ...
Je ne crois que ce que je vois
Je n' crois que ce que je vois...
16. Ah! Nom de Dieu, dit l'ciel de lit (bis) ...
Je n' savais pas qu' c'était fini
J'savais pas qu' c'était fini ...




Dans l'Anthologie Hospitalière et latinesque, la chanson porte le titre Les meubles de la mariée. Le premier couplet est:

Ah ! ah ! ah ! dit l'édredon (bis)
Jamais j' n'avais fait tant d' bonds, (bis)
Jamais j' n'avais fait tant d' bonds,
Dit la marié-é-e ;
Jamais j' n'avais fait tant d' bonds,
Dit l'édredon.

Tous les couplets sont construits sur le même modèle. On trouve un couplet supplémentaire ou intervient la couverture.

Ah ! ah ! ah ! dit la couverture
J' n'ai jamais rien vu d' si dur

Les autres couplets sont ceux que nous chantons à quelques détails près.

La chanson a été enregistrée en 1931 par Gaston Trémolo dans la série Chansons gaillardes de la vieille France.







L'Hôtel-Dieu


Mp3 : Le bal à l'Hôtel-Dieu 

1. Au bal de l'Hôtel-Dieu, nom de Dieu!
Y avait une servante
} (bis)
Elle avait tant d'amants, nom de Dieu!
Qu'ell' ne savait quel prendre.


Ah, nom de Dieu! nom de Dieu, nom de Dieu!
Cré nom de Dieu, quelle allure!
} (bis)
2. Elle avait tant d'amants, nom de Dieu!
Qu'ell' ne savait quel prendre
Un jour l'intern' de gard', nom de Dieu!
En mariag' la demande ...

3. ...
Le pèr' ne dit pas non, nom de Dieu!
La mère est consentante, ...

4. ...
Malgré tous les envieux, nom de Dieu!
Ils coucheront ensemble ...

5. ...
Dans un grand lit carré, nom de Dieu!
Tout garni de guirlandes ...

6. ...
Aux quatre coins du lit, nom de Dieu!
Quatr' carabins qui bandent, ...

7. ...
La belle est au milieu, nom de Dieu!
Elle écarte les jambes ...

8. ...
Les règl's lui sort'nt du con, nom de Dieu!
Encor' toutes fumantes ...

9. ...
Vous tous qui m'écoutez, nom de Dieu!
Y passeriez la langue ...




Le plus ancien hôpital de Paris !

Fondé du temps de Clovis II, fils de Dagobert, en 651 par Saint-Landry, évêque de Paris, l'Hôtel-Dieu de Paris est le plus ancien hôpital de la capitale.
Il a été construit sur la rive gauche de l'île de la Cité. Il y recevait, à ses propres dépens, non seulement les malades, mais aussi les mendiants, non seulement les mendiants, mais les simples pèlerins.

La vétusté des bâtiments de l'Hôtel-Dieu et l'impossibilité de reconstruction sur place ont déterminé en 1165 le déplacement de cet hôpital. Un bâtiment fait face au Parvis Notre-Dame, l'autre borde le quai Napoléon.

Les rois continuent et agrandissent l'œuvre de saint Landry ; Philippe-Auguste, Saint-Louis, Henri IV comptent parmi les royaux bienfaiteurs de l'Hôtel-Dieu.

C'est dans le bâtiment situé sur les quais qu'est abritée la communauté des Dames Augustines. Une des obligations de leur règle était de laver elles-mêmes cinq cents draps dans le petit bras du fleuve, un jour par mois, quelle que fût la température; c'était la "lavure des cinq cents draps".

L'Hôtel-Dieu est resté le seul hôpital de Paris jusqu'à la Renaissance; il est géré dès 1505 par l'autorité municipale.
En 1772, un incendie détruit une grande partie de l'Hôtel-Dieu. Il est alors reconstruit et modernisé. Agrandi au cours des siècles, il est transféré de l'autre côté du Parvis en 1877 dans les bâtiments tels qu'ils existent aujourd'hui.

Au début du XIXe siècle, l'Hôtel-Dieu prône la pratique de la vaccination. A l'heure actuelle, l'Hôtel-Dieu abrite le service de diabétologie et de maladies endocriniennes; récemment, un service important d'ophtalmologie a été développé.

D'après diverses sources dont Wikipedia et Paris pittoresque.

La version de l'Anthologie hospitalière et latinesque est quelque peu différente:

L'Hôtel-Dieu

Refrain:

Sacré nom de Dieu, quelle allure
Nom de Dieu
Sacré nom de Dieu, quelle allure !
} (bis)

1. Tout près de l'Hôtel-Dieu, nom de Dieu!(bis)
Y avait une servante
Elle a tant d'amoureux, nom de Dieu!
Qu'ell' ne sait lequel prendre.
Ah nom de Dieu !

2. Elle a tant d'amoureux, nom de Dieu!(bis)
Qu'ell' ne sait lequel prendre
Le maître sellier du train, nom de Dieu!
En a fait la demande ...

3. ...
Le père le veut bien, nom de Dieu!
La mère est consentante, ...

4. ...
Mais les époux entr'eux, nom de Dieu!
Ne peuvent pas s'entendre ...

5. ...
Malgré les envieux, nom de Dieu!
Ils couchèr'nt ensemble, ...

6. ...
Dans un grand pieu carré, nom de Dieu!
Tout garni de guirlandes ...

7....
Aux quatre coins du lit, nom de Dieu!
Quatre canoniers bandent, ...

8. ...
La belle est au milieu, nom de Dieu!
Elle écarte les jambes ...

9. ...
Les règl's lui sort'nt du con, nom de Dieu!
Encor' toutes fumantes ...

10....
Vous tous qui m'écoutez, nom de Dieu!
Y mettriez la langue ...

Il est probable que cette version a été modifiée à cause du "maître sellier du train" dont ne comprend pas vraiment l'apparition et qui n'est plus vraiment d'actualité.

Ceci dit, l'Hôtel-Dieu a tout simplement été écrite à partir d'une fort ancienne chanson antérieure au XVe siècle. L'original, perdu dans la nuit des temps, se retrouve dans Ma belle, si tu voulais :

Ma belle si tu voulais

Ma belle, si tu voulais, nous dormirions ensemble.
Dans un grand lit carré couvert de taies blanches;
Aux quatre coins du lit, un bouquet de pervenches.
Dans le mitan du lit, la rivière est profonde;
Tous les chevaux du roi y viennent boire ensemble.
Et là, nous dormirions jusqu'à la fin du monde.

Plus connu, on a également Aux marches du palais.
On en trouve de fort nombreuses variantes; en voici une qui nous paraît être la plus proche de l'originale.

Aux marches du palais

Aux marches du palais, y a un' tant bell' Flamande.
Elle a tant d'amoureux qu'elle ne sait lequel prendre :
L'un est un boulanger, l'autre un valet de chambre;
C'est un p'tit cordonnier qu' a eu sa préférence.
Lui fera des souliers de maroquin d'hollande.
C'est en les lui chaussant qu'il en fait la demande :
Ma belle, si tu voulais, nous dormirons ensemble,
Dans un grand lit carré, couvert de taies blanches(*);
Aux quatre coins du lit, un bouquet de pervenches.
Dans le mitan du lit, la rivière est profonde;
Tous les chevaux du Roi y viennent boire ensemble.
Et là, nous dormirions jusqu'à la fin du monde.

(*) on prononce tai-es mais on trouve également "toile blanche" ou "tilles blanches"

Actuellement, on chante chacun des vers en bissant le premier hémistiche; ensuite le second est répété, la première fois en ajoutant un "lon la":

Aux marches du palais, (bis)
Y a un' tant bell' Flamande, lon la,
Y a un' tant bell' Flamande.

Passée au Canada, on chante une très jolie version, pleine d'allusions (le rossignol, la fontaine,...) sous le titre La mariée s'y baigne

La mariée s'y baigne

C'était un cordonnier, s'en revenant de Londres.
En brodant ses souliers, il a fait la demande.
Son père le veut bien, sa mère en est contente.
N'y a que les parents qui font face dolente.
Murmure qui voudra, aux amours faut se rendre !
Le lundi, c'est les noc's, le mardi c'est la danse.
Le mercredi au soir, ils coucheront ensemble,
Dans un beau lit carré, couvert de dentelle,
Aux quatre coins du lit, quatre pommes vermeilles.
Mais au chevet du lit, le verre et la bouteille.
Au beau milieu du lit, le galant et la belle.
A la tête du lit, le rossignol y chante.
Tout à côté du lit, une claire fontaine.
C'est là que, le matin, la mariée se baigne :
Ell' s'y est tant baigné, qu'elle a perdu ses peignes.
Ell' s'y baigne encor, a retrouvé ses peignes.
Ses peignes et ses autours, ses autours et ses peines.

Ici, chaque vers est chanté en bissant le premier hémistiche complété par un texte non significatif "Lundi, mardi, jour de mai" et en triplant le second, ce qui donne :

C'était un cordonnier, lundi, mardi, jour de mai, (bis)
S'en revenant de Londres (ter)

Cette dernière version se retrouve sous une forme un peu différente en Bourgogne dans le Morvan sous le titre "Qu'en ai fait la demande". Elle est "agrémentée" de "Crénom de dieu d' bon dieu de nom de dieu" qui remplacent, plus longuement, les "lundi, mardi, jour de mai"; vous pouvez écouter un extrait .

Nettement plus "hard", c'est vraisemblement elle qui est à l'origine de l'Hôtel-Dieu

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Les stances à Sophie

TA-PE-TE (1907)



Arrangement : Xavier Hubaut 
Mp3 : Tonus 

1. Tu m' demand' tes lettr's, ta photographie
Ton épong' à cul, ton bidet d' métal
Je m'en fous pas mal, ingrate Sophie
Et j' te renvoie l' tout par colis postal.

Sophie que j'aimais tant
J' t'emmerde (bis)
Sophie que j'aimais tant
J' t'emmerde à présent!


2. Tu veux fair' la peau, un métier d' grenouille
Et me remplacer par d'autres amants,
Mais vois-tu, j' m'en fous, comm' d' la peau d' mes couilles
Car tu pues du bec, et t'as l' con trop grand.

3. Je t'ai rencontrée un soir dans la rue,
Où tu dégueulais tripes et boyaux,
Ah! si j'avais su qu' tu n'étais qu'un' grue,
J' t'aurais balancée par l' trou des gogu'nots.

4. Mais j' t'ai ramassée, Dieu que j'étais bête!
Car le lendemain, je m' suis aperçu,
Qu' j'avais des morpions des pieds à la tête,
Des poils du nombril jusqu'au trou du cul!

5. Puis il a fallu qu'avec toi je couche,
Mais de tout'la nuit, j'n'ai pu roupiller,
Tu n'as pas voulu ma pin' dans ta bouche
Et t'avais tout l'temps l'con sur l'oreiller.

6. Puis le lendemain, t'avais tes affaires,
Le sang inondait la chambre à coucher,
Et j'ai consenti, pour te satisfaire,
A te sucer l' con pour mieux le sécher.

7. En ai-je bouffé de tes pertes blanches,
Mais quand j'ai voulu tirer un bon coup,
Tu ne gigotais pas plus qu'une planche,
Et je m'esquintais sans rien fair' du tout!

8. Et puis tu avais des passions honteuses,
J'en rougis encor, rien que d'y songer,
Et pour apaiser ta chair luxurieuse,
A tous tes capric's m'a fallu céder.

9. N'as-tu point voulu que ma langu' se perde,
Dans les plis profonds du trou de ton cul,
Je l'ai retirée toute plein' de merde,
J'en ai dégueulé, tu n'en as rien su.

10. Tu peux t'en aller, va, tu me dégoûtes,
De toi, je me fous, je sais me branler,
Je ferai gicler mon sperm' goutte à goutte,
Plutôt qu' revenir te caramboler.

11. Tout est bien fini, je te l' dis sans glose
N'ayant plus d' putain, je n' s'rai plus cocu,
Et si, par hasard, je te r'mets quèqu'chose,
Ce n' sera jamais que mon pied dans l' cul!




Dans l'Anthologie hospitalière et latinesque, les Stances à Sophie sont présentées comme une chanson d'amour (!?) et signées par un certain TA-PÉ-TÉ dont nous ignorons tout.

Le refrain semble avoir été ajouté postérieurement. Il n'y figure pas, pas plus que dans le Bréviaire du Carabin.