La Chorale de l'ULB s'est efforcée de perpétuer les traditions folkloriques et possède un répertoire d'environ une cinquantaine de chansons estudiantines, paillardes et bachiques. La Chorale de l'ULB est la seule chorale universitaire à chanter des chansons estudiantines harmonisées à quatre voix.
La chanson paillarde n'a-t-elle pas ses lettres de noblesse. N'oublions pas que le De Profundis Morpionibus est dû à Théophile Gautier, et plus près de nous, le Grand Vicaire a été l'objet d'une version réécrite par Georges Brassens, de même que Le petit fils d'Œdipe (La mère à Papa).
La Chorale de l'ULB a été fondée en 1935 par Robert Ledent, une personnalité qui la marquera pour de longues années,
Cette année là, Robert Ledent, musicien de grand talent, compositeur, chef d'orchestre, est sollicité par son frère Roger, alors étudiant en philo et membre du Jeune Théâtre. Cette célèbre institution réalisait à ce moment-là une mise en scène des odes d'Horace. Robert Ledent compose pour celles-ci la musique et la fait chanter par les étudiants.
Encouragé par ce succès, il se tourne vers un répertoire plus estudiantin. Il réussit la gageure de faire chanter des chansons estudiantines harmonisées à quatre voix par des étudiants qui, pour la plupart n'étaient pas musiciens. Se piquant au jeu, il ramène même de France plusieurs chansons dont certaines sont parfois devenues des classiques, tels les "80 chasseurs". Hélas la guerre interrompt les activités de la chorale!
Avec la réouverture de notre université, la chorale reprend vigueur. Les années qui suivent sont l'occasion de nombreux concerts; notamment au Palais des Beaux-Arts.
A ce propos, voici deux anecdotes relatives à cette période:
La chorale est invitée pour la semaine de la chanson estudiantine à Caen; très fière de sa renommée elle se prépare très soigneusement pour son déplacement à l'étranger; malheureusement un malentendu voulut qu'il y ait une légère erreur de date, et c'est avec une semaine de retard qu'elle fait son entrée en France!
Lors d'un concert, le recteur, peu folkloriste, s'indigne de la vulgarité du répertoire de la chorale. Il convoque quelques étudiants au rectorat et les tance vertement; aux filles présentes il prédit un sombre avenir (des filles perdues quoi!) " Vous ne trouverez jamais de mari!". Sans doute ignorait-il que l'une d'entre elles était enceinte... Peu après la chorale prenait sa revanche en ajoutant un couplet à la ballade des cocus: "C'est pour la somme de presque rien, qu'on fait cocu Marcel B..."
Cette deuxième anecdote a fait l'objet, le 2 janvier 1953, d'un article dans le n°1779 du Pourquoi Pas ? (hebdomadaire fondé par Georges Garnir, auteur du "Semeur").
Dans les années 50, pendant une période d'absence de Robert Ledent, c'est Paul Danblon qui préside aux destinées de la chorale. A la fin des années 50, Robert Ledent reprend la baguette et la chorale enregistre plusieurs 33t pour l'UAE; la qualité est telle que ces enregistrements sont repris en version commerciale par la suite; un de ces disques est même diffusé aux Etats Unis sous le titre "French Student Songs". Robert Ledent intègre ensuite au répertoire estudiantin des chants de la Renaissance relevant du même esprit. Un disque "Chansons de clercs (XVe et XVIe) fut même réalisé.
De 1972 à 1976, un nouvel intérim est assuré par René Thierry. Dès son retour, Robert Ledent reprend les rênes de la chorale et elle fête son 45e anniversaire en 1980. C'est l'occasion d'un concert mémorable à l'auditoire Dupréel; les anciens avaient tenu à rendre hommage à leur chef et l'on vit sur scène à la fin du spectacle près de 80 choristes réunis autour de lui.
Malheureusement, atteint par la maladie, Robert Ledent doit se résoudre à céder la direction à un jeune ingénieur, Alain Rondenbosch
Ce dernier relève le défi et réalise à l'occasion du concert du 50e anniversaire un nouveau 33t.
Francis St Hubert prend la relève jusqu'en 1993; durant cette période, Xavier Hubaut et lui élargissent quelque peu le répertoire estudiantin en écrivant de nouvelles harmonisations pour des chansons un peu moins sages que celles chantées dans les années 50!
Par après la direction revient à Thierry Vallier.
La Chorale de l'ULB, grand-mère gaillarde, est à nouveau en sommeil, faute de sang neuf.
Toutefois, elle n'a pas manqué de fêter son 75e anniversaire: en septembre 2010 à Tournai, une bonne trentaine de choristes sous la direction de Xavier Hubaut l'ont fait revivre en organisant un cabaret paillard devant un public enthousiaste. Suite à ce concert, d'autres ont suivi notamment à Anderlecht, Bruxelles et, à nouveau, Tournai; elle a également effectué une animation à Paris.
Actuellement elle se prépare à fêter son 80e anniversaire à la rentrée prochaine !