Harmonisation : André Huber
Mp3 : Chorale de l'ULB
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1. Dans son boudoir la petite Charlotte,
Chaude du con faute d'avoir un vit,
Se masturbait avec une carotte
Et jouissait étendue sur son lit.
Branle, branle, branle, Charlotte,
Branle, branle, ça fait du bien.
Branle, branle, branle, ma chère,
Branle, branle jusqu'à demain.
2. "Ah! disait-elle, en ce siècle où nous sommes
Il faut savoir se passer de garçons,
Moi pour ma part, je me fous bien des hommes.
Avec ardeur, je me branle le con!"
3. Alors sa main n'étant plus paresseuse,
Allait venait comme un petit ressort
Et faisait jouir la petite farceuse;
Aussi ce jeu lui plaisait-il bien fort!
4. Mais, ô malheur! ô fatale disgrâce!
Dans son bonheur ell' fait un brusque saut,
Du contrecoup, la carotte se casse,
Et dans le con, il en reste un morceau!
5. Un médecin, praticien fort habile,
Fut appelé, qui lui fit bien du mal;
Mais, par malheur, la carotte indocile
Ne put sortir du conduit vaginal.
6. Mesdemoisell's que le sort de Charlotte
Puisse longtemps vous servir de leçon;
Ah' croyez-moi, laissez là la carotte,
Préférez-lui le vit d'un beau garçon!
Baise, baise, baise, Charlotte,
Baise, baise, ça fait du bien.
Baise, baise, baise, ma chère,
Baise, baise jusqu'à demain.
Dans l'Anthologie Hospitalière et latinesque, cette chanson est intitulée tout simplement La carotte.
Seul, le dernier couplet est différent, mais peut-être un peu bebête!
Ah! mes amies, n'imitez pas Charlotte,
Son sort fut triste et bien malheureux.
Pour vous branler, n'ayez point de carotte,
Prenez mon vit, ça vaudra beaucoup mieux!
Toutefois la version actuelle, qui a prévalu, y est mentionnée comme variante.
Et tout au long d' la s'maine,
Les cocus se promènent.
Cocu, cocu, cocu,
cocu, cocu, cocu;
Mon dieu qu' les cocus sont heureux
Quand on leur tient la chandelle.
Mon dieu qu' les cocus sont heureux
Quand donc le serais-j' comme eux.
1. C'est pour la somme de dix francs, (bis)
Qu'on fait cocu un étudiant (bis).
Les étudiants eux-autres
En font cocus bien d'autres
2. C'est pour la somme d'un florin, (bis)
Qu'on fait cocu un pharmacien. (bis)
Les pharmaciens eux-autres...
3. C'est pour la somme d'un ducat, (bis)
Qu'on fait cocu un avocat. (bis)
Les avocats eux-autres...
4. C'est pour la somme d'un douro, (bis)
Qu'on fait cocu tout' la philo. (bis)
Les philosoph's eux-autres...
5. C'est pour la somme d'un kopeck, (bis)
Qu'on fait cocu la polytech. (bis)
Les polytech eux-autres...
6. C'est pour la somm' d'un fifrelin, (bis)
Qu'on fait cocu un carabin. (bis)
Les carabins eux-autres...
7. C'est pour la somm' de presque rien, (bis)
Qu'on fait cocus les trois doyens. (bis)
Les trois doyens eux-autres,
En font cocus peu d'autres...
8. C'est pour la somm' d'un' pièc' de bois, (bis)
Qu'on fait cocus tous les bourgeois. (bis)
Tous les bourgeois eux-autres
N'en font cocu point d'autre...
9. Et moi j' m'en fous si j' suis cocu, (bis)
Pourvu qu' ça m' rapporte un écu. (bis)
Avec l'écu des autres,
J'en f'rai cocu bien d'autres...
Mentionnons une variante chantée en France avec le même refrain que celui ci-dessus:
1. À la campagne y a des cocus (bis)
Mais à la ville y en a bien plus (bis)
Des champs comme à l'usine
Ca se passe en sourdine
2. Et si ma femme me fait cocu (bis)
Ca me rapporte des écus (bis)
Avec les culs des autres
J'en f'rai cocus bien d'autres
3. Y a que l'curé qui peut s'vanter (bis)
De ne pas être cocu aussi (bis)
Comme il est bon apôtre
Il fait cocu les autres
4. Et parmi nous y a des cocus (bis)
Mais parmi vous y en a bien plus (bis)
Mais les femmes des autres
Peuvent être aussi les vôtres
5. Et moi j' m'en fous si j' suis cocu, (bis)
Pourvu qu' ça m' rapporte un écu. (bis)
Avec l'écu des autres,
J'en f'rai cocu bien d'autres.
Nous n'avons pas pu dater la chanson avec précision. Il s'agit d'une vieille ronde qu'on dansait encore au Canada au début du siècle passé.
Cette chanson, sous le titre La ronde des cocus a été interprétée par Gaston Trémolo, un chanteur bien connu dans les années 1920. On précise qu'il s'agit d'une vieille ronde savoyarde !
En voici les paroles :
Refrain:
Cocu ! Cocu !
Cocu ! Cocu ! Cocu !
Mon Dieu qu' les cocus sont heureux
On leur fournit la chandelle
Mon Dieu qu' les cocus sont heureux
Quand donc le serai-je comme eux.
Travadja la moukère
Travadja bono etc.
1. C'est pour la somme de cent sous (bis)
Qu'on fait cocus tous les jaloux (bis)
Les jaloux et les autres
Un cocu mène un autre
Et tout le long d'la s'maine
Un cocu l'autre mène...!
2. C'est pour la somme de dix francs
Qu'on fait cocus tous les marchands
L'épicier bon apôtre
Le boucher comm' les autres
Et tout le long d' la s'maine
Un cocu l'autre mène ... !
3. Et si l'on double dans ce cas
On fait cocus les avocats
L' pharmacien bon apôtre
Le méd'cin comm' les autres
Et tout le long d' la s'maine
Un cocu l'autre mène ... !
4. Et ajoutant quelques zéros
On fait cocus les généraux
Le Minist'e bon apôtre
L' Président comm' les autres
Et tout le long d' la s'maine
Un cocu l'autre mène ... !
5. Et St Joseph premier marri
Fut cocu par le St Esprit
Lui, cocu comm' les autres
Fit cocus les apôtres
Et tout le long d' la s'maine
Un cocu l'autre mène ... !
6. Moi si ma femme me fait cocu !
Ça me rapporte des écus
Avec l'argent des autres
J'en fais cocus bien d'autres
Et tout le long d' la s'maine
Un cocu l'autre mène ... !
On trouve une chanson intitulée Les Cocus à la page 85 de La Gaudriole de 1835. Elle figure également dans Chansons nationales et populaires de France de Dumersan et Noël Ségur édité à Paris par Garnier, 1866 à la page 310.
Toutefois les références les plus anciennes que nous ayons trouvées datent de 1816, à la page 186 du Chansonnier nocturne de la Garde nationale parisienne, et de 1819, à la page 301 du tome XVe de la Nouvelle Encyclopédie poétique ou choix de poésies de tous les genres... par P. Capelle édité par Ferra, Libraire à Paris.
Elle est décrite comme une Chanson composée en sortant d'une représentation du Cocu imaginaire de Molière.
Les paroles sont dues à Michel-Nicolas Balisson, baron de Rougemont.
C'est ainsi qu' la tristess' dans l'âme,
Pierrot chantait d'un ton chagrin,
En voyant l'humeur de sa femme
Et le bonheur de son voisin.
Au logis aucun d'eux ne reste,
Près d'elle au lieu de l'enchainer,
Dès qu'un bout d' soleil paraît...zeste,
Leur femm's vous les envoient prom'ner
Loin d' chez eux passant la journée
Y s' livr'nt à de joyeux ébats;
Y ne r'viendraient qu'au bout d' l'année
Que les femm's d'eux ne s'en plaindraient
D'une société d'importance
Qu'avec leurs femm's ils soient admis
C'est à qui f'ra leur connaissance
C'est à qui s'ra de leurs amis
Toutes les bours's leur sont ouvertes
C'est à qui leur voudra du bien;
Faut voir comm' leurs femm's sont couvertes
Et quéqu'ça leur coût': jamais rien
Ils ont raison même en justice,
Leur droit est toujours le plus clair
Dès qu'il s'agit d' leur rendr' service
Autour d'eux tout l' monde est en l'air
Faut-il à leur petite rente
Joindre un petit émolument
Dès qu'une place est vacante
Leurs p'tit's femmes sont en mouv'ment
Tout leur arriv' comme de cire:
En ménag', las d'être garçons
Veul'nt-ils être pères ? Ils n'ont qu'à l' dire
Z'ont des enfants de tout's façons
On est aux p'tits soins pour leur plaire
Pourvu qu'ils n'arriv'nt pas trop tôt
Le soir ils trouv'nt pour l'ordinaire
Le souper prêt, le lit tout chaud
Enfin pendant leur existence
Leurs femm's ont l'air d' les adorer
Et n' regard'nt point à la dépense
Quand vient l' moment d' les enterrer
Mon Dieu ! qu' les cocus sont heureux !
Quand donc le serais-je comme eux. (bis)
Notons que dans l'ouvrage, le mot cocus est censuré. Le titre est Mon Dieu! Qu' les ..... sont heureux! Les points sont pourtant précisés dans le sous-titre: Chanson composée en sortant d'une représentation du Cocu imaginaire de Molière.
Mis à part le refrain (et le titre), la chanson de Rougemont ne possède aucune autre similitude avec la nôtre.
Dans Chansons nationales et populaires de France il est mentionné que le timbre porte le n°192 de La Clé du Caveau; mais, là encore, nous n'y trouvons aucune similitude.
1. Le Père Adam, trois jours avant la faute,
Au Paradis ronflait comme un cochon
Pour le punir, Dieu lui prit une côte,
Souffla dessus et fit le premier...
Trim, troum, tram, laridondaine,
Trim, troum, tram, laridondon.
Souffla dessus et fit le premier...
Qu'on nous verse à boire (ter)
Du bon vin.
2. Ce qui séduit notre première mère,
Ce ne fut point ni l'arbre ni le fruit;
Le fin serpent, n'aurait pas su lui plaire,
S'il n'avait pris la forme d'un gros...
Trim, troum, tram, laridondaine,
Trim, troum, tram, laridondon.
S'il n'avait pris la forme d'un gros...
Vite, vite à boire (ter)
Du bon vin
3. Pourquoi Enée a-t-il quitté Carthage?
Pourquoi Enée a-t-il quitté Didon?
C'est qu'il voyait, debout sur le rivage,
Des femm's troyenn's qui se lissaient le...
4. Comment Noé repeupla-t-il la terre
Avec sa femm' travaillant jour et nuit?
Chacun prétend que c'est par la prière,
Mais moi je dis que c'est à coup de...
5. Pourquoi David prit-il une pucelle
Dans ses vieux jours et froid comme un glaçon?
C'est pour avoir en couchant avec elle
Le doux plaisir de lui tâter son...
6. Pourquoi Priam, du haut d'une tourelle,
Se branlait-il comme un foutu cochon?
C'est que d'en haut il vit une pucelle
Qui se fourrait les dix doigts dans le...
7. Sémiramis, la rein' de Babylone,
Sémiramis: la reine aux blancs nichons,
A fait venir Archimède en personne
Pour mesurer l' diamètr' de son...
8. Et si Platon n'eut jamais qu'une couille,
Et si Platon n'eut jamais qu'un couillon,
C'est que la mèr' de cette illustre andouille
Avait gardé l'autre dedans son...
9. Quand Ménélas eut retrouvé Hélène
Dans un boxon de l'antique lion,
Pour s'assurer qu'ell' lui serait fidèle,
D'un cadenas il lui boucla le...
10. Le beau Pâris, en jugeant les déesses,
Put mépriser et Pallas et Junon,
Car de tout's deux il ne vit que les fesses
Tandis qu' Vénus lui présenta son...
11. Pourquoi Enée a-t-il quitté la Grèce,
Pourquoi César franchit le Rubicon,
C'est qu' si les Grecqu's avaient de jolies fesses
Les ltalienn's ont de plus jolis...
12. Neuf mois avant que la Vierge n'accouche
Le Saint-Esprit la visita, dit-on.
Les uns prétend'nt qu'il entra par la bouche,
Moi, je soutiens que ce fut par le...
13. Napoléon qu' la terre honore encore
Avait conquis cell'-ci à coups d' canon
Le monde entier lui a offert de l'or,
Marie-Louis' ne lui offrit qu' son...
14. Pourquoi les femm's ne vont-ell's plus en guerre
Depuis le temps du grand Napoléon?
C'est qu'elles sav'nt qu' pour passer la frontière
Aux officiers il faut montrer le...
15. Pourquoi les femm's n'ont-elles pas de barbe?
Pourquoi n'ont-ell's pas de poils au menton?
C'est parce qu'elles sont bien trop bavardes,
Mais en revanche, ell's en ont sur le...
16. Allons, Messieurs, encore une bouteille
De ce bon vin qui fait perdr' la raison
Si l'on boit peu, le soir on fait merveille;
Si l'on boit trop, on s'endort sur le...
17. Les imbécil's, ainsi que les vicaires,
Auraient voulu supprimer ma chanson
Aucun d'entr'eux ne serait sur la terre
Si leur maman n'avait prêté son...
18. Bénissez-moi mon pèr', je vous convie,
Donnez-moi vite votre absolution
Le seul péché que j'ai fait dans ma vie
C'est d'avoir trop joué avec leur...
Les refrains n'apparaissent qu'en 1878 dans le tome 6 de l'Anthologie satyrique.
On remarque que la rime "..." varie selon les couplets: tantôt en "-on", tantôt en "-i" !
Cela explique l'existence de deux refrains selon la rime. Toutefois, les couplets en -i ont, à quelques exceptions près, tous disparu et dès lors, on tend à oublier le second refrain.
Remontons les siècles. On trouve cette chanson dans le volume XXVII du Chansonnier dit de Maurepas de 1696 sous le titre Sur l'histoire profane. Par la suite elle sera reprise dans un "best of" publié en 1865. A l'époque elle ne possédait pas de refrain. L'air indiqué est celui des Folies d'Espagne de Lully.
Voici la version du manuscrit, avec en-dessous, une transcription plus lisible.
1. Talestris(1), cette reine si tendre,
Cette beauté qui n'avoit qu'un téton,
Vint de bien loin visiter Alexandre
Pour lui prier de lui fourbir le C...
2. Ce qui tenta notre première mère(2),
Ce ne fut pomme, poire, ni fruit,
Et le démon n'eût jamais pu lui plaire
S'il n'eût paru sous la forme d'un V...
3. Pourquoi David(3) prit·il une pucelle
Etant si vieux et froid comme un glaçon ?
C'est qu'il prenoit, en couchant avec elle,
Le doux plaisir de patiner son C...
4. Il s'empara de la femme d'Urie(4).
Mais quoi ! jamais ce généreux garçon
N'auroit commis ce crime de sa vie
Si Bethsabé n'eust pas montré son C...
5. Quand de Saba(5) cette reine jolie
De Salomon vint tenter la vertu,
Elle lui dit : Que je serois ravie,
Pour tous mes dons si tu m'avois foutu !
6. Didon(6) disoit en se voyant trompée
Par le Troyen qui partageoit son lit :
Dedans mon sein je mettrai ton épée,
Puisqu'en mon C... tu ne mets plus ton V...
7. Lorsque Pâris(7), voyant les trois déesses,
N'eut que mépris pour Pallas et Junon,
C'est qu'il n'en put tirer que des promesses,
Et que Vénus d'abord donna son C...
8. Et ce héros, que la charmante Omphale(8)
De si terrible avoit rendu si doux,
Estoit rempli de vertus sans égales
Et la baisoit par jour quinze ou vingt coups.
9. Diane(9) enfin, se lassant d'estre sage,
De bois en bois un chasseur la poursuit;
Ce n'estoit pas un fort beau personnage,
Mais il avait plus d'un grand pied de V...
(1) Talestris ou Thalestris; la reine des Amazones qui tenta, vainement, de séduire Alexandre le Grand. (2) notre premiere mère: il s'agit évidemment de Eve. (3) David: un roi (peut-être légendaire) d'Israël; c'est lui qui aurait vaincu Goliath. Il eut six femmes et six fils. En prime,il coucha avec Bethsabé. (4) Urie surnommé le Hittite; c'était un officier dans l'armée du roi David qui, pour lui ravir sa femme Bathsabé (mère de Salomon), l'envoya au front dans l'espoir qu'il soit tué. (5) Saba; il s'agit de la célèbre reine de Saba qui aurait règné sur l'Ethiopie et le Yémen; elle rencontra Salomon à Jérusalem. Leurs descendants seraient devenus les Falashas. (6) Didon: nous voici dans la mythologie grecque. Didon était une princesse phénicienne qui fonda Carthage (Tunis). Plus tard Virgile a décrit les amours de Didon et Enée (survivant de la guerre de Troie). Lorsque ce dernier quitta Carthage, Didon se donna la mort avec l'épée qu'Enée avait abandonnée. (7) Pâris: dans la mythologie grecque Pâris fut l'arbitre d'un "concours de beauté" entre Aphrodite, (Pallas) Athéna et Héra (Vénus, Minerve et Junon). Pâris choisit Aphrodite et lui remit une pomme d'or, la "pomme de discorde". (8) Omphale, qui signifie en grec Nombril (du monde). vêtue de la peau du lion de Némée, elle apprivoisa un héros, Héracles (Hercule chez les Latins). (9) Diane; il s'agit de Diane la chasseresse (Artemis dans la mythologie grecque).
On retrouve les rimes en "on" et "i" mais on remarque les couplets 5 et 8, où apparaissent une rime en "tu" et une en "coup", probablement présents pour départager les ex-aequo, mais qui jettent une fausse note dans l'ensemble; fort probablement, ce sont des couplets qui ont été ajoutés.
Dans un autre manuscrit, Chansons joyeuses et gaillardes, daté de 1765-1780 mais recueillant des chansons plus anciennes, on trouve une version datant vraisemblablement du début du XVIIIe siècle :
1. Pourquoi Paris jugeant les trois Déesses,
méprisa-t-il et Pallas et Junon ?
c'est que des deux il n'eut que des promesses,
et que Vénus lui présenta le con.
2. Daphné parut pour Apollon discrète,
ne connaissant d'abord que son esprit;
la belle Nimphe aurait tourné la tête,
s'il eut montré tout d'abord un gros vit.
3. Pour avoir vu de Diane les fesses
n'eut pas péri de timide Actéon;
Ce qui choqua l'amoureuse Déesse,
c'est que le fat ne lui prit pas le con.
4. Le fleuve Alphée(1), en parcourant le monde,
vit Aréthuse(2) et l'aima, ce dit-on;
pour recevoir son amant et ses ondes,
la Belle ouvrit d'abord un fort grand con.
5. Pendant que l'impudique Cléopatre
prit le serpent par où son sort finit;
de Marc Antoine elle était idolâtre,
elle croiait lui empoigner le vit.
6. Ce qui tenta notre première mère,
ce ne fut pas la pomme ni le fruit;
le fin serpent n'eût jamais sû lui plaire,
s'il n'eût paru sous la forme d'un vit.
7. Deucalion(3), pour repeupler la terre,
avec Pyrrha(4) travailla jour et nuit;
Ovide dit que c'est à coups de pierre,
Nanette dit que c'est à coups de vit.
8. Le fier Jason que la fable nous vante,
plut à Médée sitôt qu'elle le vit;
pour conquérir cette toison charmante,
il ne fallait d'autre arme que le vit.
9. Midas haï de Vénus, de Diane,
dans ses amours jamais ne réussit;
c'est qu'il avait les oreilles d'un âne,
on l'eût aimé, si en eût eu le vit.
Deux nouveaux couples font leur apparition :
(1) Alphée, fils d'Océan et de Téthys, est le dieu du fleuve
(2) Aréthuse, fille de Nérée et suivante du cortège d'Artémis. La légende raconte que se baignant dans l'eau elle fut effrayé par Alphée et s'enfuit. Elle implora Artémis de la sauver et celle-ci la dissimula derrière un nuage. Mais devant l'insistance d''Alphée elle la changea en fontaine. Cela ne suffit pas à mettre fin à l'ardeur d'Alphée qui voulut mêler ses eaux à celles d'Arthémise. (3) Deucalion, fils de Prométhée et son épouse (4) Pyrrha, fille d'Epiméthée et de Pandore.
Cette fois la légende nous explique que Zeus, voyant que l''humanité n''évoluait pas dans un bon sens, voulut la détruire par un déluge. Seul Deucalion et Pyrrha furent trouvé assez justes pour être épargnés. Pendant neuf jours et neuf nuits la terre fut inondé par des torrents de pluie. Deucalion, prévenu par Prométhée se sauva en construisant une arche qui l'emmena avec sa femme Pyrrha et vint s'échouer au sommet du mont Parnasse. Ils consultèrent Thémis qui leur recommanda de lancer à pleine main derrière leurs dos, les os de leur Mère. Deucalion comprit que leur Mère représentait la Terre et que les os étaient des pierres. Les pierres jetées par Deucalion devinrent des hommes, et celles jetées par Pyrrha devinrent des femmes.
Après ces intermèdes bibliques et mythologiques, revenons près de chez nous.
Dans La Gaudriole de 1849 ainsi que dans La Gaudriole du XIXe siècle publiée en 1866, on trouve sous le titre les Tra la la (on n'ose plus utiliser les termes explicites !), et la chanson emprunte toujours son timbre aux Folies d'Espagne(de Lully)! Malheureusement l'auteur est anonyme. Les variantes qui apparaissent dans la version de 1866, sont notées en italique.
1. Tu m'as prié (Tu m'ordonnes), charmante Dorothée,
De vouloir bien te faire une chanson;
Mais permets-moi, charmante Dulcinée,
Auparavant de te prendre le ... Tra la la,...
2. Ce qui tenta notre première mère
Ce ne fut point ni l'arbre ni le fruit;
Le fin serpent n'aurait pas su lui plaire
S'il n'avait pris la forme d'un gros...
3. Pourquoi David prit-il une pucelle,
Dans ses vieux ans, et plus froid qu'un glaçon ?
C'est qu'il avait, en couchant avec elle,
Le doux plaisir de lui prendre le...
4. Pour avoir vu de Diane la fesse
On vit périr le timide Actéon.
Ce qui fâcha le plus la (cette) déesse,
C'est que le fat ne lui prit pas le...
5. Midas, épris de Junon (des filles) de Diane,
Dans ses amours jamais ne réussit.
C'est qu'il n'avait que des oreilles d'âne:
On l'eût aime s'il en eût eu le...
6. Pourquoi Paris, jugeant les trois déesses,
Méprisa-t-il et Pallas et Junon ?
C'est que des deux il ne vit que les fesses
Et que Venus lui présenta le...
7. Pasiphaé, cette reine de Grèce,
Dans ses amours, d'un taureau se servit;
Elle eut raison, cette adroite princesse,
Le roi Minos avait si peu de...
8. Le fier Jason, que la fable nous vante,
Plût à Médée, sitôt (alors) qu'elle le vit;
Pour conquérir cette toison charmante,
Il n'eut besoin d'autre arme que son...
9. Le fleuve Alphée, en parcourant le monde,
Près d'Aréthuse a fait pause, dit-on.
La nymphe, alors, pour recevoir son onde,
Lui présenta la bouche (l'embouchure) de son...
10. Un doux minois, une reine bien tendre,
C'est Thalestris qui, n'ayant qu'un téton,
Vint de si loin au-devant d'Alexandre,
Dans le dessein de lui prêter son...
11. Deucalion, pour repeupler la Terre,
Avec Pyrrha travailla jour et nuit;
La fable dit que c'est à coups de pierres,
Moi, je soutiens que c'est à coups de...
Dans l'Anthologie satyrique de 1878, les choses sont bien expliquées. On trouve par conséquent deux refrains et tout le monde a compris :
Qu'on me verse à boire [ter)
Du bon vin.
Vite, vite à boire (ter)
Du bon vin.
Cela semble plus cohérent: un vers répété trois fois.
Dans ce même ouvrage on trouve un 3e couplet d'une tout autre facture, mais hélas, la mode change tellement vite qu'il n'a pas survécu !
Par contre le couplet 6, également fort différent, a été légèrement modifié mais reste d'actualité !
3. En ce temps-là, femmes avaient l'usage
De ne porter chemise, ni jupon,
Cela faisait, qu'à toute heure, à tout âge,
On pouvait voir la forme de leur ...
6. Les noirs bigots, autour du monastère,
Avec dédain déchirent ma chanson :
Aucun de nous ne serait sur la terre,
Si notre mère n'eût pas prêté son ...
La référence donnée dans l'Anthologie satyrique est le Chansonnier du bordel.
Enfin, dans l'Anthologie Hospitalière et latinesque de 1911: on ne trouve plus qu'un seul refrain commençant par Qu'on:
Qu'on apporte du vin,
Mes amis, buvons, buvons à la ronde ;
Qu'on apporte du vin,
Mes amis, buvons jusqu'au lendemain.
Buvons (ter) jusqu'à demain ;
Et que l'aurore
Nous trouve encore
Le verre en main !
Jusqu'à demain !
}
(bis)
Les couplets ont forcément du s'adapter et tous ceux avec la rime en -i ont disparu.
Nos amis Français n'auraient-ils pas deviné l'autre rime ?
1. Le père Adam, huit jours avant sa faute,
Dans l' Paradis, bandait comme un cochon;
Dieu lui ôta une côte,
Avec laquelle il fit le premier...
2. Pourquoi David, du haut d'une tourelle,
Se branlait-il comme un foutu cochon ?
C'est que d'en haut il vit une pucelle
Qui se fourrait les dix doigts dans le ...
3. Neuf mois avant que la Vierge n'accouche,
Le Saint-Esprit la visita, dit-on :
Les uns prétend'nt qu'il entre pa la bouche,
Moi, je soutiens que ce fut par le ...
4. Pourquoi Pâris, en jugeant les déesses,
Méprisa-t-il et Pallas et Junon ?
C'est que des deux il ne vit que les fesses
Et que Vénus lui présenta le ...
5.Le père Enée, avant d' quitter Carthage,
Fit ses paquets sans prévenir Didon.
Car il savait, par un secret message,
Que Lavinie avait un plus beau ...
6. Sémiramis, la reine aux seins de neige,
Sémiramis, la reine aux blancs pétons,
Dans son palais là venir Archimède,
Pour mesurer la largeur de son ...
Mentionnons encore 5 couplets, rimant en "-on" qui ont été ajoutés par la suite:
Quand Zénobie, la reine de Palmyre,
Fit à son nom subir une ablation,
Elle répétait avec un doux sourire:
J'aime bien mon nom, quand je l'ai dans le...
Napoléon, homme de renommée
Conquit l'Europe à grands coups de canon.
On lui offrit couronnes et trophées.
Marie-Louise ne lui offrit que son ...
Pourquoi Néron, du haut de sa muraille,
Pourquoi Néron se masturbait le jonc ?
C'est qu'il voyait dans la verte campagne
Trois jeunes filles qui montraient leur...
Napoléon épousant Joséphine,
Tout l'monde disait qu'il avait bien raison,
Car l'empereur avait une sacrée pine,
Et Joséphine avait un sacré...
Le père Enée, avant d' quitter Carthage,
Fit ses paquets sans prévenir Didon:
C'est qu'il savait, par un secret message,
Que Savinie avait le plus beau ...
Actuellement, il est encore mentionné dans Le Bréviaire du Carabin que ce chant est précédé par un parlé: le dernier sixain de "Ô vermeillette(*) fente", un poème de Ronsard.
(*) vermeillette, couleur vermeil, et non merveillette(?!) comme on trouve un peu partout; triste résultat de nombreux copier/coller effectués mécaniquement sans aucun esprit critique.
Je te salue, Ô vermeillette fente,
Qui vivement entre ces flancs reluis;
Je te salue, Ô bienheureux pertuis,
Qui rend ma vie heureusement contente !
C'est toi qui fais que plus ne me tourmente
L'archer volant qui causait mes ennuis;
T'ayant tenu seulement quatre nuits
Je sens sa force en moi déjà plus lente.
Oh petit trou, trou mignard, trou velu,
D'un poil follet mollement crespevelu,
Qui à ton gré dompte les plus rebelles.
Tous vert-galant devaient pour t'honorer,
A beaux genoux te venir adorer,
Tenant au poing leurs flambantes chandelles.
Signalons enfin qu'on trouve actuellement en France, un tout autre refrain et le titre a été adapté en conséquence: Qu'on m'apporte.
Qu'on apporte, qu'on apporte,
Une femme et qu'on la déshabille.
Qu'on apporte, qu'on apporte,
Une femme et qu'on la foute à poil!
ou bien encore:
Qu'on m'apporte, qu'on m'apporte
Des pucelles et qu'on les déshabille.
Qu'on apporte, qu'on apporte
Des pucelles et nous les baiserons
1. Vivent les étudiants, ma mère
Vivent les étudiants,
Ils ont des femmes et pas d'enfants,
Vivent les étudiants.
Et on s'en fout, d' la syph' et d' la vérole;
Et on s'en fout des femm's qui n'ont pas d' trou
Avec des poils autour!
2. Vivent les étudiantes,...
Ell's aim'nt avoir la pine au ventre...
3. Vivent les avocats,...
Ils ont des couill's en chocolat...
4. Vivent les médecins,...
Ils voient les femm's à poil pour rien...
5. Vivent les carabines,...
Ell's adorent vous sucer la pine...
6. Vivent les pharmaciens,...
Ils ont l' permanganat' pour rien...
7. Vivent les pharmaciennes,...
Ell's sont putains ou bien lesbiennes...
8. Vivent les ingénieurs,...
Ils mont'nt leurs femm's à la vapeur...
9. Vivent les sorbonnards,...
Ils ont des couill's en peau d' lézard...
10. Vivent les profs de math,...
Ils ont des couill's comm' des tomates...
11. Vive l'informatique,...
Ils font l'amour tout en logique...
12. Vivent les littéraires,...
Il leur faut des boutons en fer...
13. Vivent les juristes,...
Ils ne sont pas unicouillistes...
14. Viv'nt les vétérinaires,...
Ils march'nt toujours la queue en l'air...
15. Vivent les carabins,...
Ils ont chacun trent'-six putains...
16. Vivent les P.C.B.,...
Ils ont les couill's galvanisées...
17. Vivent les Arts-Déco,...
Ils ont les couill's près du pinceau...
18. Vivent les collégiens,...
Ils font l'amour dans l'creux d' leur main...
19. Viv' le Quartier Latin,...
Toutes le s fill's y sont putains...
20. Vive notr' professeur,...
Ell' se sert d'un vibromasseur...
21. Vivent les Jésuites,...
C'est dans la merd' qu'ils fout'nt leur bite...
22. Vivent les aviateurs,...
Ils lèv'nt la queue tous les quarts d'heure...
23. Vivent les aviatrices,...
Ell's ont le manche entre les cuisses...
24. Vivent les coloniaux,...
Ils ont des couill's en peau d' chameau...
25. Vivent les cavaliers,...
Ils mont'nt les femm's sans étrier...
26. Vivent les artilleurs,...
Ils tir'nt un coup tous les quarts d'heure...
Cette chanson est mentionnée par Pierre Etiemble dans son roman L'Enfant de choeur édité par Gallimard en 1937. Il mentionne le refrain:
Vivent les étudiants, ma mère
Vivent les étudiants,
Ils ont des femmes et pas d'enfants,
Vivent les étudiants.
Et on s'en fout,
D' la syph' et d' la vérole;
Et on s'en fout,
Pourvu qu'on tire un coup.
La chanson semble être originaire de la Flandre française. Certains couplets sont typiquement français (voir les expressions P.C.B., Quartier Latin,...) mais pourtant on chante (ou plutôt on chantait) en Flandre Wallonne, sur le même air:
Vivent les allumoir's, ma mère
Vivent les allumoires !
On les allume quand il fait noir,
Vivent les allumoires !
Et on s'en fout,
La belle digue, digue
Et on s'en fout,
La belle digue, don
Cette chansonnette était chantée par les enfants à la fête des allumoires (lanterne vénitienne), à Mouscron, le 27 septembre et également à Roubaix aux environs de cette date.
D'après Chansons populaires de la Flandre Wallonne