Sont les filles de la Rochelle
Qu' ont armé un bâtiment
Ell's ont la cuisse légère
Et la fesse à l'avenant
Ah' la feuille s'envole, s'envole
Ah! la feuille s'envole au vent
L'illustration est extraite de
Chansons Cochonnes
Chansons estudiantines traditionnelles
adaptées en bandes dessinées par L-M
CARPENTIER - MALIK - JIDÉHEM - KOX
couleurs LAURENT album 48 pages
cartonné couleur format 22-29cm
Editions Topgame
Un matin, la voile au vent;
Ont choisi pour capitaine
Une fille de quinze ans.
Disaient-elles à tout venant;
Mais au bout de six semaines
Ell's avaient le cul brûlant.
Apparut sur l'Océan,
Pleine de jolis pirates,
De beaux gars appétissants
A coups d' sabre et à coups d' dents
Ell's y prirent l'avantage
Et se ram'nèr'nt des galants.
Etendues sans vêtements,
Ell's ont écarté les cuisses
Tout's sur le gaillard d'avant.
Jusqu'au clair soleil levant
Et c'était la capitaine
Qui menait le mouvement.
Repartit vers le couchant
Et les fill's de La Rochelle
Le cul frais allaient chantant:
Au milieu de l'Océan
ll est parti vent arrière
Reviendra z'en louvoyant".
Chanson de gaillard d'avant du temps des corsaires (début du XVIIIe siècle).
Connue sous le titre Le merveilleux navire, cette chanson monorime ("an") qu'il faudrait écrire en regroupant les paires de vers se retrouve sous près de 80 variantes; elle est notamment mentionnée par Gérard de Nerval (1808-1855).
En voici une des meilleures versions :
Pour aller faire la course aux échelles du Levant.
La grande vergue est en ivoire, les poulies en diamant,
La grand'voile est en dentelle, la misaine en satin blanc;
Les cordages du navire, sont des fils d'or et d'argent
Et la coque est en bois rouge travaillé fort proprement
L'équipage du navire, c'est tout filles de quinze ans.
[Les gabiers de la grande hune n'ont pas plus de dix-huit ans !]
Le cap'taine qui les commande est le roi des bons enfants
Hier faisant sa promenade dessus le gaillard d'avant
Aperçut une brunette qui pleurait dans les haubans
Qu'avez-vous, jeune brunette, qu'avez-vous z'à pleurer tant ?
Z'avez vous perdu père et mère ou quelqu'un de vos parents ?
J'ai perdu mon avantage qui s'en fut la voile au vent,
Il est parti vent arrière, reviendra-z-en louvoyant.
Cette chanson, comme beaucoup d'autres se retrouve sur toute la côte ouest de la France et a été "exportée" au Canada.
Si les choses sont dites clairement dans le dernier couplet de la version actuelle, d'autres versions parlent, non pas du pucelage, mais d'une rose blanche ou bien comme ici, d'un "avantage" perdu.
Fort heureusement, l'"avantage" perdu est parfois traité avec humour comme dans un chanson de la région nantaise qui est à l'origine de Sur les bords de Loire.
Que vous m'avez volé sur les bords de Loire
Que vous m'avez volé sur les bords du ruisseau
Tout près du vaisseau, charmant matelot.
"Ne pleurez pas, la belle, je vous le rendrai".
"Ça ne se rend pas, dit-elle, comme de l'argent prêté".
On retrouve ce thème dans d'autres chansons de marins, et en particulier dans Sur les bords de la Loire et La Frégate "La Danaé". Dans un autre style, il y est également fait allusion dans Les Filles de Camaret.
D'après Aux sources des chansons populaires de Martine David et Anne-Marie Delrieu.
Dans Chants et chansons populaires vol.2 d'Achille Milien, 1908, on trouve une variante:
Qui veul' apprendr' à naviguer.
Ell' veul' apprendr' le pilotage,
Comm' si c'était de leur métier.
"Ma soeur, nous faudrait des amants,
Qui sauraient conduire notre barque,
Qui connaîtraient les airs du temps."
"Nous n'avons pas besoin d'amants.
Car notre barque est trop fragile,
Est trop fragile par avant."
Dessous le pavillon flamand;
La bell' s'en fut y mouiller l'ancre
Dessur la mer des bons enfants.
La belle se prit à pleurer.
"Qu'avez-vous, qu'avez-vous, la belle,
Qu'avez-vous donc à tant pleurer ?"
Mon coeur volag', je ne l'ai plus.
J'ai perdu ma carte marine,
Et mon compas ne marque plus."
A l'enseign' du Pavillon blanc,
Y a la mère et les trois filles
Qui verse à boire aux bons enfants.
Sont les filles de La Rochelle
Qu' ont armé un bâtiment
Pour aller faire la course
Dedans les mers du Levant
Ah' la feuille s'envole, s'envole
Ah! la feuille s'envole au vent
Les poulies en diamant
La grand' voile est en dentelle
La misaine en satin blanc
Sont des fils d'or et d'argent
Et la coque est en bois rouge
Travaillé fort proprement.
C'est tout filles de quinze ans
L' capitain' qui les commande
Est le roi des bons enfants
Dessus le gaillard d'avant
Aperçut une brunette
Qui pleurait dans les haubans.
Qu'avez-vous à pleurer tant?
Avez-vous perdu votr' mère
Ou quelqu'un de vos parents?
Ni quelqu'un de mes parents
J'ai perdu mon avantage
Qui s'en fut la voile au vent.
Il reviendra vent devant
Il reviendra jeter l'ancre
Dans la rad' des bons enfants.
Variante (un peu moins sage)
Qu'avez-vous à pleurer tant?
Avez-vous perdu père et mère
Ou quelqu'un de vos parents?"
Ni quelqu'un de mes parents
J'ai perdu ma rose blanche
Qui s'en fut la voile au vent.
Reviendra-z-en louvoyant
Elle reviendra jeter l'ancre
Dans la rade des bons enfants"
Cette version est originaire du Bas-Berry. Parfois les deux derniers couplets sont regroupés.
Qui s'en fut la voile au vent. (bis)
Elle est partie vent arrière,
Reviendra-z-en louvoyant.
Sont les filles de La Rochelle
Qu' ont armé un bâtiment
Pour aller faire la course
Dedans les mers du Levant
Ah' la feuille s'envole, s'envole
Ah! la feuille s'envole au vent
Les poulies en diamant
La grand' voile est en dentelle
La misaine en satin blanc
Sont des fils d'or et d'argent
Et la coque est en bois rouge
Travaillé fort proprement.
C'est tout filles de quinze ans
L' capitain' qui les commande
Est le roi des bons enfants
Dessus le gaillard d'avant
Aperçut une brunette
Qui pleurait dans les haubans.
Qu'avez-vous à pleurer tant?
Av-vous perdu père et mère ?
Ou quelqu'un de vos parents ?"
Qui s'en fut la voile au vent.
Elle est partie vent arrière,
Reviendra-z-en louvoyant.