Le bordel a fermé ses volets

musique: Léon Montagné



Arrangement : Xavier Hubaut 
Mp3 : Damia 

1. Le bordel a fermé ses volets;
Ell' sont tout's vérolées,
Y a plus moyen qu'on baise;
L' dernier qu'est allé
Pour s' fair' fair' un pompier
Est rev'nu avec la pine enflée, ohé!
Le toubib qui les a visitées
A tout d' suit' déclaré:
Y faut plus qu'on les baise
La maréchaussée les a toutes bouclées,
Mais l' bordel a fermé ses volets!

2. Et Totor qu'est un habitué
A voulu y aller
Disant: "C'est d' la foutaise!"
Mais trois jours après,
Y n' pouvait plus marcher
Tant sa pine elle était délabrée, ohé!
A l'hosto, où on l'a transporté
Lui laissant supposer
Que ce léger malaise
Ne l'empêcherait pas d' revenir baiser
Quand l' bordel rouvrirait ses volets

3. Le toubib lui ayant conseillé
De ne plus coïter
Sans un' capote anglaise,
Sitôt r'mis sur pied, il en a commandé
Douz' douzain's avec bout renforcé, ohé!
Au premier coup qu'il a tiré,
C'est ses couill's qu'ont lâché
Pas la capote anglaise;
On les a r'trouvées
Aux quatr' coins du quartier
Et l' bordel a r'fermé ses volets

Marche funèbre:

Totor n'est plus,
Les putains l'ont descendu!
Un Français de plus
Qu' les Anglais auront foutu!
Et sa jolie pine
Qu'avait si bell' mine
Ne bandera plus!
Ainsi triomph' la vertu

Couplet bucolique:

4. Le bordel a rouvert ses volets
Par un beau matin d' mai,
Au temps des premièr's fraises,
L' personnel était
Entièr'ment renouv'lé
La taulière était tout en beauté! Ohé!
La foule se pressait et riait
Elle avait oublié
Que l' danger quand on baise
Etait de se confier aux machins anglais
Et l' bordel a monté des bidets



Cette chanson est un pastiche d'une valse musette: La guinguette a fermé ses volets, créé en 1935 par Damia (1926-1944), paroles: Georges Swingek et musique: Léon Montagné. En voici le premier couplet:

La guinguette a fermé ses volets,
Les joyeux triolets
De l'accordéon fusent;
On voit comme sur un écran
Des profils inquiétants
Dont les ombres s'amusent
On dit que pourtant un costaud,
Qui frisa l'échafaud
Pour des vendus qui rusent,
Vient d'entrer rageur, en vengeur,
Oui, mais
La guinguette a fermé ses volets






Les poils du cul

Mp3 : Tonus 

1. "Faut-il avoir du poil au cul ?"
Comment résoudre cette affaire,
Les uns dis'nt que c'est nécessaire,
Les autres que c'est superflu,
Dans ce débat contradictoire
Où rien encor' n'est résolu,
La Bible, la Fable et l'Histoire
Vont vous parler des poils du cul.
} (bis)

2. Adam sans doute était velu,
Car cet insecte parasite
Qui sur nos couilles fait son gîte,
Par un froid vif est morfondu;
Et Dieu qui donna la pâture
A l'oiseau faible et peu vêtu,
Aux morpions pour couverture,
Donna les poils de notre cul.
} (bis)

3. "Faut-il avoir du poil au cul ?"
Disait Hercule aux pieds d'Omphale,
"Et que t'importe, ô ma vestale,
Un rouston plus ou moins velu ?"
Dit-il, et découvrant ses couilles,
De poils lustrés, fins et touffus
Il enroula sur la quenouille
Cent écheveaux de poils du cul.
} (bis)

4. "Faut-il avoir du poil au cul ?"
Disait Thésée aux Amazones,
Quand, à trois cents de ces personnes
Sa pine au cul il eut foutu,
Bandant encore à la dernière
Il dit: "Ma bell' qu'en penses-tu?"
"Cré nom de Zeus", dit la guerrière,
Il faut avoir du poil au cul"
} (bis)

5. Ce fut David au cul tout nu
Qui, armé d'une simple fronde,
Mais d'une main que Dieu seconde
Tua Goliath au cul velu,
Ceci vous prouve bien, je pense,
Que tout Hébreu bien résolu
Doit compter sur la Providence
Plus que sur les poils de son cul,
} (bis)

6. Ce fut par un poil de son cul
D'une longueur phénoménale,
Qu'au bout de la branche fatale,
Absalon resta suspendu.
Depuis ce trépas mémorable,
Tous les Hébreux ont résolu,
Pour éviter un sort semblable,
De se raser les poils du cul.
} (bis)

7. Samson qui, cert's, était velu,
A vu, par une main traîtresse,
Avec le poil noir de sa fesse,
Tomber sa force et sa vertu,
Sous le ciseau qui le dépeuple.
Quand le poil tomb' tout est foutu:
C'est ainsi que le sort des peuples
Tient, dit la Bible, aux poils du cul.
} (bis)

8. Aux temps de nos rois chevelus
Et de l'antique Loi salique,
C'était un titre honorifique
Que de porter du poil au cul,
Mais notre siècle égalitaire
A réformé tous ces abus,
Et maintenant le prolétaire
Peut se payer du poil au cul.
} (bis)

9. "Faut-il avoir du poil au cul ?"
Vous connaissez tous la Pucelle:
Et bien, certes, ce fut par elle
Que les Anglais furent vaincus,
A la vue de son oriflamme,
Tous les Anglais au cul velu
Ont foutu l'camp devant un' femme
Qui n'avait pas de poils au cul.
} (bis)

10. "Faut-il avoir du poil au cul ?"
Disait Henri au Duc de Guise,
Mais celui-ci qui le méprise
N'a pas au sire répondu,
Pour lors le Roi dans sa colère
S'écria: "Je veux qu'on le tue;
Nous pourrons de cette manière
Voir s'il avait du poil au cul"
} (bis)

11. Avaient-ils donc du poil au cul
Quand, pris d'une valeur antique,
A l'appel de la République ?
Femm's et vieillards sont accourus,
Remplis d'une ardeur sans pareille,
Jusqu'aux enfants, tous s' sont battus.
Car la valeur, a dit Corneille,
N'a pas besoin de poils au cul.
} (bis)

12. Ce fut par un poil de son cul
Dégraissé pour la circonstance
Que l'hygromètre fut en France
Par De Saussure suspendu,
Ceci prouve avec évidence,
Que tout Français, chauve ou poilu,
Doit réserver pour la science,
Le plus long des poils de son cul.
} (bis)

13. "Faut-il avoir du poil au cul ?"
Disait au pied des Pyramides,
A ses bataillons intrépides,
Un général fort bien connu,
Qu'importe, mais dans la bataille,
Fût-il vainqueur, fût-il vaincu,
Jamais Français sous la mitraille
N'a montré les poils de son cul.
} (bis)

14. "Faut-il avoir du poil au cul ?"
Disait au bon Monsieur Fallières,
Un attaché très militaire
Qui portait un casque pointu?
Alors l'homme à la Lavallière,
Lui dit: "Soyez bien convaincu,
Les Français, si survient la guerre,
Vous botteront les poils du cul.
} (bis)

15. "Faut-il avoir du poil au cul ?"
Nous avons en cette rencontre
Pesé le pour, pesé le contre
Et rien encor' n'est résolu,
Mais un avis que je crois sage
Que nul encor' n'a combattu,
C'est qu'il vaut mieux pour son usage :
Un cul sans poil, qu'un poil sans cul.
} (bis)

Dans le tome 1 du Parnasse stayrique du XIXe siècle, on trouve aux pages 195 à 197, une chanson d'Auguste Lefranc:

1. Il faut avoir du poil au cu !
Disais-je à la petite Claire,
Qui voulait, encore impubére,
Dévorer le fruit défendu.
Ton conin, pauvre oiseau sans plume,
M'ouvre un bec encore mal fendu
D'un vit pour savourer l'écume
Il faut avoir du poil au cul !

2. Il faut avoir du poil au cu !
Quand je fous la beauté pudique,
Comm' sur un sommier élastique,
J'aime fi voir mon membre étendu.
C'est là-d'sus qu' la vieill' femm' se r'jette :
Son buisson est large et touffu.
N'eût-on plus d' cheveux sur la téte,
Il faut avoir du poil au cul !

3. Il faut avoir du poil au cu !
Ca sert en plus d'un' circonstance:
Gages d'amour et de constance
Sur la motte ont toujours vécu.
Dans un médaillon, votr' maîtresse
D' son crin vous offr' le superflu...
Pour prouver ainsi sa tendresse,
Il faut avoir du poil au cul!

4. Il faut avoir du poil au cu !
Disait, au pied des Pyramides,
A ses vieux grognards intrépides,
Un général qu'est bien connu...
Depuis c' temps, perdant confiance,
L'ennemi qu'il a tant vaincu
Se dit : Pour emmerder la France,
Il faut avoir du poil au cul !

5. Il faut avoir du poil au cu !
Pour venir avec assurance
Devant une chaste assistance
Chanter un refrain incongru.
Quand Béranger, qui nous regarde,
Chante encore, de gloire éperdu,
Pour faire une chanson gaillarde,
Il faut avoir du poil au cul !

Auguste Poulet-Malassis nous apprend, dans l'appendice du Nouveau Parnasse:

"La chanson Il faut avoir du poil au cul de M.Auguste Leferanc, ce descendant de Lefranc de Perpignan, à qui était réservée l'invention du vaudeville en argot, a été retorquée par M.Balathier, dit de Bragelonne, dans des strophes brûlantes dont il s'obstine à ne pas se souvenir. Un ami intervint, et opéra un rapprochement entre M.Lefranc et M.Balathier, au moyen d'un couplet dont le dernier vers, auquel nous adhérons, exprime que mieux vaut: Un cul sans poil qu'un poil sans cu !".

Cette conclusion est reprise dans la version actuelle de la chanson.

Cette chanson a été réécrite et complétée avec bien plus de talent par Nicolas Meyer ; seul le couplet des Pyramides a survécu.
Nous donnons ci-dessous quatre couplets qui ont hélas disparu. Ils complétaient agréablement cette grande fresque historique qui part de la Bible pour aboutir à la République.

"Faut-il avoir du poil au cul ?"
Disait Roland aux Sarrasins
Tandis que sur le Mont Perdu
Se préparaient ses assassins.
L'empereur à la barbe fleurie
Dit à la dépouille du vaincu :
"Mon fils, tu n'aurais point péri
Si tu avais eu mon poil au cul !"
} (bis)

Lorsqu'un jour le bon roi Henry
Qui depuis bien avant ses noces
Pensait bien que c'était un os
Comprit que ce n'était qu'un vit ;
Le repoussant avec tristesse
Pour la première fois il a vu
Se profilant entre ses fesses
Le frisé des poils de son cul !
} (bis)

Faut-il avoir du poil au cul ?
Disait Colomb aux indigènes
Quand après de longues semaines
Aux Amériques il fut rendu.
Dans leur jargon et force gestes
Les Peaux Rouges lui ont répondu :
"Malgré le froid, malgré le reste,
Indien n'a pas de poil au cul !"
} (bis)

À la cour du grand roi Soleil
Les nobliaux bien convaincus
Offraient au roi monts et merveilles
Pour quémander un poil au cul !
Parfois le roi dans ses largesses
les exauçait et même plus
Sans jamais dégarnir sa fesse
Il dispensait le poil au cul !
} (bis)






Si ma pine fait triste mine

1. Fêt's et dimanches,
J' m'astiqu' le manche;
Vaut-il pas mieux s'astiquer l' nœud
Que d'attraper mal à la queue?

Mais si ma pine
Fait triste mine,
C'est qu' Margoton
N' s'est pas bien lavé l' con:
Voilà qu'est bon!


2. Entre mes couilles,
Je sens qu' ça grouille:
C'est un régiment de morpions
Qui me dévorent les roustons.

3. Entre mes cuisses,
Je sens qu' ça glisse:
C'est un liquid' de foutre noir
Qui m'a pourri plus d'un mouchoir.

4. Entre mes fesses,
Sacrée gonzesse,
Tu m'as foutu l'accent aigu
Qui me bombard' le trou du cul.

5. Vierge Marie
Je t'en supplie,
Guéris-moi de ce mal affreux
Qui va bientôt me bouffer l' nœud.

Et si ma pine
Est alcaline,
Nous la trait'rons
Au tournesol bleu,,
Ca s'ra bien mieux!







La mère à Papa




1. Pèr' m'a donné cent sous
Pour ach'ter des bretelles
} (bis)
J'ai gardé les cent sous
Et m'en vais au bordel(e)

Tra la la la,
la la la la,
Tra la la la
la la


2. Puis en chemin faisant
J'ai rencontré grand-mère
Qui m'a dit: "Où vas-tu?"
"Je m'en vais au bordel(e)!"

3. "Donne-moi les cent sous
Je ferai bien l'affaire"
J'ai donné les cent sous
Et j'ai baisé grand-mère

4. En revenant de là
J'ai rencontré mon père
Qui me dit: "D'où viens-tu?"
"Je viens d' baiser grand-mère!"

5. "Espèc' de p'tit salaud
Tu as baisé ma mère!"
"Et merd' que j' lui répond:
Tu baises bien la mienne!"


Georges Brassens a réécrit (et probablement enregistré) cette chanson, parfois appelée "On m'a donné cent sous" sous le titre Le petit-fils d'Œdipe.






Martin prit sa serpe

Harmonisation: Robert Ledent
MP3 : Chorale de l'ULB 

1. Martin prit sa serpe,
Au bois s'en alla (bis)
Faisait grand' froidure,
Le vit lui gela

Ah, quel dommage!
Quel dommage, Martin,
Martin, quel dommage.


2. Faisait grand' froidure,
Le vit lui gela (bis)
Martin prit sa serpe,
Son vit il coupa

Ah, quel dommage!
Quel dommage, Martin,
Martin, quel dommage.


3. ...Dans le trou d'un arbre,
Martin le plaça

4. ...Trois jeunes nonettes
Passèrent par là

5. ..."Ça !" dit la plus jeune,
"Ma sœur qu'est donc ça?"

6. ..."C'est la queue d'un homme,
Qu'on a planté là"

7. ..."Dans le monastère,
Ell' nous servira"

8. ..."Les jours de Carême,
Notre célibat"

9. ..."Avec cet engin,
Doux nous semblera" !




Voici une version, légèrement différente, interprétée par La Volée d'Castors .

Au XVe siècle déjà, on en trouve une ancêtre:

Robin print sa serpe,
Au bois s'en alla
Quant il fut au bois,
Son vit luy gela
Il print sa cogniée,
Coupper le cuyda
Sa femme luy dit:
Ne le couppés pas

D'après La chanson populaire et le folklore (1524-1538) par Georges Dottin, Université de Lille III.


Elle figure dans le Cincquiesme livre de chansons composé à troys parties, de Adrian Vuillart (Willaert), sous une forme "light" où le vit a fait place au nez; l'intervention de la femme est moins justifiée. La chanson est accompagnée d'un curieux refrain: "Perrot, viendras-tu aux nopces, Perrot, n'y viendras-tu pas?".

Parallèlement à son évolution ultérieure, il en est dérivé une version enfantine que l'on retrouve en Lorraine; nous la reproduisons ci-dessous. On vérifie ainsi que, comme pas mal d'autres chansons enfantines (Au clair de la lune, La mère Michel, Nous n'irons plus au bois,...), il y a souvent un sens caché.


1. Martin prend sa serpe,
Au bois il s'en va (bis)
Faisait grand' froidure,
Le nez lui gela

Ah, quel dommage!
Quel dommage, Martin,
Martin, quel dommage


2. Faisait grand' froidure,
Le nez lui gela(bis)
Martin prit sa serpe,
Son nez il coupa

Ah, quel dommage!
Quel dommage, Martin,
Martin, quel dommage


3. ...Dans le creux d'un arbre,
Son nez il cacha

4. ... Lors trois pauvres moines
Passèrent par là

5. ... "Ah!" dit la plus jeune,
"Qu'est-ce que voila?"

6. ... "C'est le nez d'un homme,
Ne le vois-tu pas?"

7. ... Le mit dans sa poche:
"Ça nous servira"

8. ... "Pour moucher les cierges,
Au bout d' l'échalas"

9. ... Mais Martin, l'pauvr' homme,
Ne peut plus s'moucha !(*)

(*)Il semble que le dernier couplet soit apocryphe.

Une version analogue se retrouve dans les Ardennes; les moines sont, assez logiquement, remplacés par des sœurs. Elles emmènent le nez dans le couvent: "Cela nous servira pour éteindre les cierges au bout d'un échalas" !






Meunier, tu es cocu

Mp3 : Les Octaves 

1. Meunier, meunier, tu es cocu (bis)
J'ai vu ta femm' le cul tout nu

Et ru, et ru, et rudondaine
En passant par ton moulin
Et rintintin


2. J'ai vu ta femm' le cul tout nu (bis)
Et un gros moine était dessus

3. ...Qui lui foutait la pine au cul

4. ...Le pilon était fort poilu

5. ...Et le mortier était fendu

6. ...Le long des cuiss's coulait le jus

7. ...Et les morpions nageaient dans l' jus

8. ...Le plus vieux dit: Nous somm's foutus

9. ...Voilà le déluge venu

10. ...Accrochons-nous aux poils du cul

11. ...Les poils du cul ne tenaient plus

12. ...Piquons un' têt' dans l'trou du cul

13. ...C'est notre seul' planch' de salut

14. ...Et les morpions s' noyèr'nt dans l'jus

15. ...Tu vois, meunier, tu es cocu






Le vieux morpion


1. Sur les débris d'une motte princière
Que la vérole emportait par lambeaux,
Un vieux morpion, plusieurs fois centenaire,
A ses enfants, disait ces derniers mots:
"Oui, sans regret, je peux quitter la vie
Un con royal est à vous, mes enfants".

Car Dieu rêva dans sa philosophie
De réunir les petits et les grands.


2. J'ai vu le jour sur le vit d'un sauvage
Qui, du soleil, se disait rejeton
Je suis venu de ces lointains rivages
Sur les roustons de Christophe Colomb;
Comme il donnait un monde à sa patrie,
Je la peuplai de nouveaux habitants.

3. Depuis bientôt plus de trois cents années
J'ai vu les couill's des plus hauts potentats,
J'ai poursuivi des pines couronnées,
J'ai vu des cons engendrer des prélats,
Plus d'un Saint-Pèr' sur ses couilles bénies
Sentit grouiller mes arpions triomphants.

4. D'Louis Quatorze, j'ai sucé les cuisses
Et j'ai vécu dix ans sur son bâton,
Frédéric Deux avait la chaude-pisse
Marie-Thérèse avait un chancre au con,
J'ai vu briller le soleil d'Italie
Au-d'ssus du trône des papes branlants.

5. Depuis, j'ai eu des heures malheureuses
Bien peu de cons me fur'nt hospitaliers
Et le vagin d'une religieuse
Puait si fort que j'en faillis crever,
Dans les bidets j'allais de compagnie
Avec les spermatos agonisants.

6. J'ai vu baiser la reine d'Angleterre
Par les sous-offs de tout's ses garnisons,
J'ai buriné les couilles du Saint-Père
Quand tous les soirs, il allait au boxon.
Suivez, enfants, le chemin de ma vie,
De tous les cons, soyez les conquérants.

7. A Austerlitz, à Friedland et à Rome,
Partout enfin où le porta son sort
J'ai poursuivi la pine du grand homme
Mais il est mort et moi je vis encore;
J'habit' le con d' la princesse Eugénie
Et je le lègue à vous, mes chers enfants.

8. Le vieux morpion voulut parler encore
Mais dans sa bouch', sa langue se glaça.
Un froid mortel envahit tout son corps
Et lentement le morpion expira.
Du haut d' son poil qu'agitait l'agonie
Il se raidit et dit à ses enfants:

Oui, Dieu rêva ...



Le Vieux Morpion est la plus ancienne chanson normalienne connue.
Le texte en fut écrit par Edmond About (promotion 1848), romancier, auteur de L'homme à l'oreille cassée, et membre de l'Académie Française.
On chante encore le vieux morpion dans certaines khâgnes.

Historique du théâtre à l'Ecole Normale Supérieure.

Dans le texte original d'Edmond About, on ne trouve, dans l'ordre, que les couplets 1, 2, 7, 3, 8. Les couplets 4, 5, 6 sont donc apocryphes ... et cela se remarque !