Minuit, bourgeois

musique: Adolphe Charles Adam


Mp3 : Minuit, chrétien ! 

1. Minuit, bourgeois, c'est l'heure solennelle
Madame vite est entrée au dodo.
Monsieur bien vite a soufflé la chandelle,
Mais dédaigneuse, elle tourne le dos
Bientôt son corps tressaille d'espérance
Dans cette nuit où naquit le Sauveur,
Dessous les draps, elle sent qu'il avance.
Noël! Noël! Voici le Rédempteur! (bis)

2. Monsieur bien vite a brisé toute entrave
Et l'oreiller en a volé en l'air
Fou de désir, de passion, il en bave,
Son nœud puissant est dur comme du fer
A ce moment s'accomplit le mystère
Madame voit les cieux s'entr'ouvrir
Est-ce Jésus? Non, c'est son petit frère
Noël! Noël! Je sens le Rédempteur! (bis)



Adam, l'auteur de Minuit, Chrétiens ! se prénommait Adolphe Charles (A.C.); des humoristes prétendent qu'en fait les initiales de ses prénoms étaient A.B. et que son deuxième prénom était Brosse. Qui résoudra cette angoissante énigme ?







Le bal de fausses couilles


C'était un bal de fausses couilles,
De nichons et de roupettes
C'était un bal de fausses couilles,
De nichons et de roustons
On avait tapissé l' plafond
Avec des birout's en carton,
Trois poils du cul crottés et sales
Servaient d' corde à mon violon
Du foutre de pucelle
Brûlait dans les quinquets,
De vieilles maquerelles
Distribuaient les tickets:
"Entrez, entrez, on va baiser
Quarante-huit heures sans débander,
Quarante-huit heures sans débander !"







Le bandeur

musique: Emile André




Harmonisation : Alain Rondenbosch 
Voir la partition
Mp3 : Chritopharius 

1. Il fait nuit le lit est large
En songeant à la décharge
Il se réveille en bandant
Et c'est alors que Rosine
Doucement lui prend la pine
La lui glougloute un moment.

2. Le bandeur est un vieux brave
S'il se présente un coup grave
C'est un rude compagnon
Il a fait maintes ripailles
Et porte plus d'une entaille
De la quéquette au croupion

3. On branle, on suce, on active
La décharge devient vive
Car tous les deux sont adroits
Rosine étant très coquette
Vient lui branler la quéquette,
Il décharge entre ses doigts

4. Il est là, vautré, superbe,
Bandant encor comme un Serbe,
Et dédaignant tout secours
Sa bite est toute gluante
Mais dans sa fureur ardente
Il bande, il bande toujours

5. Mais la moniche éreintée
De foutre est toute engluée
Elle ne peut plus jouir;
Le bandeur avec adresse
Lui saisissant les deux fesses
L'encule alors pour finir


Paul Déroulède (1846-1914) incarna le nationalisme revanchard qui saisit la France au lendemain de la défaite de 1870. En 1875, il publia un premier recueil de poèmes et chansons, intitulé Les Chants du Soldat; c'est là qu'on trouve le fameux Clairon. C'est en comparant avec le texte original qu'on apprécie le pastiche.


1. L'air est pur, la route est large
Le clairon sonne la charge
Les zouaves vont en chantant
Et la haut sur la colline,
Dans la forêt qui domine,
Le Prussien les attend.

2. Le clairon est un vieux brave
Et lorsque la lutte est grave,
C'est un rude compagnon;
Il a vu mainte bataille
Et porte plus d'une entaille,
Depuis les pieds jusqu'au front

3. C'est lui qui guide la fête,
Jamais sa fière trompette
N'eut un accent plus vainqueur,
Et de son souffle de flamme,
L'espérance vient à l'âme,
Le courage monte au cœur.

4. On grimpe, on court, on arrive,
Et la fusillade est vive
Et les Prussiens sont adroits;
Quand enfin le cri se jette:
"En marche! A la baïonette!"
Et l'on entre sous le bois.

5. A la première décharge,
Le clairon sonnant la charge
Tombe frappé sans recours;
Mais, dans un effort suprême,
Menant le combat quand même,
Le clairon sonne toujours.

6. Il est là, couché sur l'herbe,
Dédaignant, blessé superbe,
Tout espoir et tout secours;
Et sur sa lèvre sanglante,
Gardant sa trompette ardente,
Il sonne, il sonne toujours.

7. Et cependant le sang coule,
Mais sa main qui le refoule,
Suspend un instant la mort,
Et de sa note affolée,
Précipitant la mêlée,
Le vieux clairon sonne encor.

8. Puis dans la forêt pressée,
Voyant la charge lancée
Et les zouaves bondir,
Alors le clairon s'arrête,
Sa dernière tâche est faite:
Il achève de mourir.






L'empereur au tombeau

1. De la crypte du monastère
L'ombre a chassé toute lueur,
Dans son tombeau voûté de pierre
Gît Barberousse l'empereur.
Mais le vacarme des rafales
Tient ouvert son oeil de vautour.
Et il polit, d'une main machinale,
Le nœud de fer de son gland de velours.
} (bis)

2. Les onz' mille vierges de Cologne
Sont témoins onze mille fois
Que ses caprices sans vergogne
Eurent toujours force de loi;
Ses nombreux fils illégitimes
Ont fait l'orgueil de ses vieux jours,
Car il dressait dans ses ruts magnanimes
Le nœud de fer de son gland de velours.
} (bis)

3. Mais prévoyant que ses fringales
Le poursuivraient jusqu'au tombeau,
Il fit descendre sous la dalle
Une femell' d'un genr' nouveau:
C'est une madone rêveuse
Qui quand minuit sonne à la tour
Reçoit entr' ses cuisses paresseuses
Le nœud de fer de son gland de velours
} (bis)


Cette chanson, fort bien écrite mais dont nous ignorons l'air, peut se chanter sur le timbre du Pendu ou encore celui de La semaine.





Le bateau de vits



Arrangement : Xavier Hubaut 

1. Un bateau chargé de vits
Descendait une rivière
Ils étaient si bien raidis
Qu'ils passaient par la portière,

Pan, pan! de la Bretonnière
Pan, pan! d' la barbe au con


2. . Ils étaient si bien raidis
Qu'ils passaient par la portière
Une dame de Paris
Voulut en ach'ter un' paire

3. ...Pour en choisir deux jolis
Envoya sa chambrière

4. ...Chambrière, en femm' d'esprit
S'en est servi la première

5. ...Ell' s'en est si bien servi
Qu'ell' s'est pété la charnière

6. ...Et du cul jusqu'au nombril
Ce n'est plus qu'une vaste ornière

7. ...Les morpions nagent dedans
Comme poissons en rivière

8. ...On croit baiser par devant
Va t' fair' foutr', c'est par derrière!

9. ...On croit être son amant,
On n'est qu' son apothicaire

10. ...On croit l'aimer tendrement
On ne lui donn' qu'un clystère

11. ...On croit lui faire un enfant
Tout' la cam'lott' tomb' par terre

12. ...Et on s' dit en l'écrasant:
Toi, tu n' tueras point ton père

13. ...Et tu n'écorcheras pas
Le joli con de ta mère


La version qui figure dans l'Anthologie hospitalière et latinesque ne présente que 10 couplets; les deux derniers (12 et 13) n'existaient pas encore. De plus, les couplets 2 et 3 n'en formaient qu'un seul: la dame de Paris envoya sa chambrière, sans aucun détour.


On trouve également une variante ferroviaire:

Le wagon de pines

1. Il y avait un wagon d' pines
Qui venait de la frontière
Elles étaient si longu's, si fin's
Qu'ell's passaient par la portière,
Pan, pan! de la Bretonnière
Pan, pan! d' la barbe au con


2. Elles étaient si longu's, si fines
Qu'ell's passaient par la portière,
Une sœur de charité
En pris six douzain's de paires.

3. ...Au couvent les a portées
Les r'mettre à la sœur tourière.

4. ...Le sœurs se sont amusées
A s' les foutre dans l' derrière.

5. ...Elles en ont tell'ment usé
Qu'ell's ont pété la charnière

6. ...Si bien que du cul au con
Ça n'est plus qu'une vaste ornière.

7. ...On croit leur mettr' par devant
Mais ce n'est que par derrière.

8. ...On croit leur foutr' des enfants
Nom de dieu ! ça tomb' par terre.

9. ...On voudrait leur agrément
On ne leur fout qu'un clystère.

10. ...On croit être leur amant
On n'est qu' leur apothicaire.

Malgré l'augmentation de la vitesse des trains, le transport par péni(che)s a conservé son avantage.


La chanson originale pourrait être plus ancienne. En effet, dans Chansons Gaillardes et Bachiques du Quartier Latin de Jacques Dominique de 1933, on trouve une autre version au style paraissant plus vieillot, sous le titre:

Haton de la Goupillère


1. Un bateau chargé de vits
Descendait une rivière
Une femme qui le vit
Envoya sa chambrière
Haton de la Goupillère
Haton du Goupillon


2. Une femme qui le vit
Envoya sa chambrière
Au bateau chargé de vits
Lui choisir la plus bell' paire

3. ...La servant' qu'avait d' l'esprit
S'en est servi la première

4. ...Ell' s'en est si bien servi
Qu'ell' s'est fendu la charnière

5. ...Et du con jusqu'au nombril
Ce n'est qu'une vaste ornière

6. ...Les morpions nagent dedans
Comme carpes en rivière

7. ...On croit baiser par devant
Va t' fair' foutr', c'est par derrière.

8. ...On croit lui foutre un enfant
Va t' fair' foutr', c'est un clystère.

9. ...On croit être son amant,
On n'est qu' son apothicaire

Mais qui est ce mystérieux Haton de la Goupillère?

Jules-Napoléon Haton de la Goupillère, né le 28 juillet 1833 à Bourges (Cher) et décédé le 7 janvier 1927, est un polytechnicien français. Professeur à l'Ecole des Mines, il est nommé à l'Académie des Sciences en 1884.

Le refrain, comme dans les deux autres versions que nous citons, semble n'avoir aucune relation avec le texte et ne permet hélas pas de dater la chanson.

Signalons enfin une chanson analogue dans Le gai chansonnier français de Kryptadia vol.3 publié en 1886:

Bon bon de la Bretonnière
Bon bon de la barbe au con.


1. Il est arrivé des vits
En carrosse et en litière;
Y en avait de si longs
Qu'ils passaient par la portière.

2. Une dame du bon ton
Envoya sa chambrière.
"Prends-en, lui a-t-elle dit,
Une bonne et grosse paire."

3. Longs et pointus par devant
Gras et dodus par derrière.
La servante qui avait de l'esprit
S'en est servie la première.

4. Ell' s'en est tant foutu
Qu'ell' s'est rompu la charnière.
De sorte que du con au cul
Ça ne fait plus qu'une gouttière.

5. On croit la foutre par devant,
Pas du tout, c'est pas derrière.
On croit lui faire un enfant,
Pas du tout, c'est un clystère.

6. On croit la gamahucher
On lui lèche le derrière ...
Les enfants de nos enfants
Auront de fichus grand pères !






La pierreuse - Rue de la Lune


Mp3 : Tonus 

1. Je fais le trottoir rue d' la Lune,
Je taille un' plum' pour un écu, pour un écu,
Dans c' métier-là, pour fair' fortune,
Il faut savoir jouer du cul

Fous la au lit, fous-la par terre,
Fous la là ousque tu voudras,
Soit par devant, soit par derrière,
Jamais la garc' ne jou-ira


2. Avec des marlous d' bas étage,
Je fais un' noce à tout casser,
Et c' qui m'étonn', c'est qu'à mon âge,
Je puisse encor' les fair' bander

3.Au coin du Faubourg Poissonnière,
Quand un miché me fait de l'oeil,
Il faut me voir pimpante et fière,
Jamais putain n'eut plus d'orgueil

4. Il m'fout sur l'lit, il m'prend, il m'baise
Et pendant qu'il s'esquinte à jouir
Moi j' fais la chasse à la punaise
Afin d' pouvoir la nuit dormir

5. J'en suis encor' tout esquintée
L'avait-il gros ce vieux paillard!
J'ai bien cru qu' j'étais éclatée
Tandis qu'il m'enfonçait son dard

6. Il aurait pu m' la foutr' dans l' ventre
J'aurais bien pu ne rien sentir
Mais quand c'est dans l' cul qu' ça vous rentre,
Bordel de Dieu, ça fait souffrir!

7. Moi, je vous l' dis en confidence,
Les homm's, c'est pas ça qu'il nous faut
Ca nous procure trop peu d' jouissance
Pour tout le mal que ça nous vaut.

8. Un vrai vagin, c'est autre chose
On suce, on y fait mille horreurs,
Et on termin' par feuill' de rose,
Que c'est un vrai bouquet de fleurs






La Marie

1. La Marie, t'as fait du tapage,
En refusant ce vidangeur
Qui revenait de son ouvrage
Et t'a gênée par son odeur
Il a donc fallu que je perde
Par ta faute un petit écu;
Comm' si l'argent sentait la merde!
Comm' si t'avais des ros's dans l' cul!
Tu partiras de mon boxon!

2. L'autre jour, lui suçant la gaule,
T'as mordu le vieux sénateur,
Il n'a pas trouvé ça très drôle,
Il est parti plein de fureur
Tu aurais bien pu te douter
Qu'un pénis n'est pas un cur'-dents
Et enlever ton râtelier
Pour éviter cet accident
Tu partiras de mon boxon!

3. L'autre jour avec la négresse
Vous faisiez mille cochonc'tés:
Ell' te mordait la peau des fesses
Quand tu lui suçais les nénés
Ah! si maint'nant les femm's se mett'
A s' bouffer l' cul et les nichons;
Pendant ce temps, dans l'escalier,
Les clients bientôt s'en iront
Tu partiras de mon boxon!

Envoi: Prince que la luxure invite,
Tu peux venir dans ma maison:
On t'y polira la bibite;
Tu jou-iras de mill'façons
Mais surtout n' prends pas la Marie,
Cett'fill' de peu, cett'fill' de rien,
A la conass' toute pourrie
Juste bonne à jeter aux chiens
Je l'ai chassée de mon boxon !


Il existe un 4e couplet mais il a manifestement été ajouté. Les rimes ont une structure différente des 3 premiers; de plus il manque un vers.
Nous le reproduisons ci-dessous à titre purement informatif:

4. L'autre jour avec un marlou
Vous faisiez mille sarabandes;
Pendant c' temps, le client débande
Et s'en va sans tirer son coup
Faut'il donc qu'y ait des homm's sans nom
Qui font d' l'argent du con des femmes
Et qui les bais'nt par charité
Tu partiras de mon boxon!







Le jeune homme de Besançon



Arrangement : Xavier Hubaut 
MP3 : Jeune homme de Besançon 

1. Un jeune homme de Besançon (bis)
Avait les poils du cul trop longs (bis)
Il se retira pour les ton -on -on -on-dre
Dans un endroit obscur et som -om -om -om -bre
Comme il n'y voyait qu'à demi (bis)
Il se coupa, un, deux trois
Le bout du vit! (ter)

2. Mécontent de c'qu'il avait fait
Il prit les ciseaux qu'il tenait
Et les jeta sur un' vieill' fem -em -em -em-me
Qui tout aussitôt rendit l'â -â -â -â-me
La justic' qui passait par là
A êtr' pendu, un, deux trois
Le condamna!

3. Comme au supplice on le menait
Et que le bourreau le tenait
Il prit son vit à la poigné -é -é -é-e
Et le montra à l'assemblé -é -é -é-e
Le bourreau que cela fâcha
Prit son couteau, un, deux trois
Et lui coupa!

4. Toutes les dames de la cour,
De la ville puis des faubourgs,
Prirent des pierr's en abondan -an -an -an-ce
Et les jetèr'nt avec violen -en -en -en-ce
Sur celui qui du jouvenceau,
Avait réduit, un, deux trois
L'meilleur morceau!

5. Mais le plus beau d' cett' affair'-là,
C'est que le bougre en réchappa
Et baisa plus d'une da -a -a -a-me
En voulant lui prouver sa fla -a -a -a-mme
A la barbe d'un capucin
Qui lui criait, un, deux, trois
Fils de putain.



Ce jeune homme vient-il vraiment de Besançon? Dans le volume 1 de l'Anthologie hospitalière et latinesque, on se borne à raconter les mésaventures dont souffrit Le jeune homme blond; par contre dans le volume 2, il est bien question, sous le titre La triste mésaventure du jeune homme de Besançon.

Le texte est très proche de celui du volume 1 à l'exception du 5e et dernier couplet qui a disparu (coupé lui aussi?).

Il est indiqué en note que c'est une chanson en vogue au premier régiment des spahis vers 1886-1890 et "digne de figurer à l'Anthologie".







L'enterrement du roi des maquereaux


1. Mes amis, si je meurs en ces jours de détresse
Et dans ces lieux où j'ai gaspillé ma jeunesse,
Mes amis si je meurs, veillez que l'on m'enterre
Dans cette froide terre où j'ai d'jà tant baisé

2. Le foutre d'un vieux con servira d'eau bénite,
Les couilles d'un vieux moin' serviront de lanterne,
Pour être religieux, deux queues feront un' croix
Et les putains d' Bruxell's suivront tout's le convoi

3. Ma bièr' sera portée par quatre-vingts pucelles
Et les draps mortuair's par autant de maqu'relles;
Six cents chameaux à poil's entonneront bien haut
C'est le roi des maqu'reaux que l'on porte au tombeau.

4. Je veux qu'après ma mort. ma carcass' soit portée
Chez un apothicair' pour êtr' désinfectée,
Et comme après ma mort. je ne baiserai plus,
Que mes os serv'nt encore à exciter les culs.

5. Je veux que sur ma tombe on grav' cette épitaphe:
"Ci-gît un vieux baiseur; on en connut les traces"
Et qu' sur les quatre coins. on grave en lettres d'or:
Que s'il n'était pas mort, il baiserait encor.