1. Kyrie, kyrie,
Dans la chambre de nos abbés,
On n'y boit, on n'y boit
Que des vins bien cachetés;
Mais nous autres,
Pauvres apôtres,
Pauvres moines, tripaillons de moines,
Sacré nom de dieu de religieux!
Nous ne buvons que des vins frelatés E-é-é-é-é-é-eleison.
Kyrie, Christum dominum nostrum
Kyrie eleison
2. Kyrie, kyrie,
Dans la chambre de nos abbés,
On n'y mange, on n'y mange
Que des plats bien préparés;...
Nous ne mangeons que des mets avariés,...
3. Kyrie, kyrie,
Dans la chambre de nos abbés,
On se couche, on se couche
Sur des matelas bien douillets;...
Nous nous couchons sur la paille de blé...
4. Kyrie, kyrie,
Dans la chambre de nos abbés,
On n'y baise, on n'y baise
Que des femmes de qualité;...
Nous ne baisons que des cons vérolés...
5. Kyrie, kyrie,
Dans la chambre de nos abbés,
On n'encule, on n'encule
Que des petits bien balancés;...
Nous ne pouvons que nous entreculer...
Cette chanson est mentionnée par Julien Viaud, officier de marine, plus connu sous le nom de Pierre Loti dans Mon Frère Yvespublié en 1883.
"Dans la rue, on entendit un grand vacarme. Une troupe de matelots arrivait, chantant, scandant à pleine voix, sur un air très gai, ces paroles d'église: Kyrie christe, dominum nostrum; Kyrie eleison...
ils entrèrent, chavirant les chaises, en même temps qu'une rafale du vent d' ouest couchait la flamme des lampes. Kyrie christe, dominum nostrum...: les Bretons n'aimaient pas ce genre de chanson, venu sans doute des barrières de quelque grande ville. Pourtant cette discordance était drôle entre les mots et la musique, et cela les fit rire."
D'origine bretonne, cette chanson traversa l'océan pour se retrouver au Québec. En voici une traduction anglaise trouvée dans un chansonnier canadien (rapporté par Julie Bidou):
The Monks' Lament
1. Kyrie, Kyrie,
Up in the Abbot's chambers gay,
They are eating they are eating
well-roasted chicken, so they say!
But we others, poor little brothers!
Novices and others,
We only get stale stew
each day!.....Eleison!
2. Kyrie, Kyrie,
Up in the Abbots' chambers gay,
They are drinking, they are drinking
only the best champagne, they say!
But we others, poor little brothers!
Novices and others,
We only drink what they throw
away!.....Eleison!
3. Kyrie, Kyrie,
Up in the Abbots' chambers gay,
They are smoking, they are smoking
perfumed tobaccos, so they say!
But we others, poor little brothers!
Novices and others,
We only smoke junk that tastes
like hay!......Eleison!
4. Kyrie, Kyrie,
Up in the Abbots' chambers gay,
They are sleeping, they are sleeping
in lovely feather beds, they say!
But we others, poor little brothers!
Novices and others,
We sleep on planks for our sins
to pay!.....Eleison!
1. Kyrie, Kyrie,
Dans la chambre de nos abbés,
On y boit, on y boit,
Que des vins cachetés,
Et nous autres,
Pauvres apôtres
Pauvres moines
Tripaillons de moines!
Ah! Nom de Dieu!
D'religi-eux,
Nous ne buvons que des vins frelatés,
Eleison.
2. Kyrie, Kyrie,
Dans la chambre de nos abbés,
On se couche, on se couche
Sur des matelas bien douillets,
Et nous autres,
Pauvres apôtres
Pauvres moines
Tripaillons de moines!
Ah! Nom de Dieu!
D'religi-eux,
Nous, nous couchons sur de la paille de blé.
Eleison.
3. Kyrie, Kyrie,
Dans la chambre de nos abbés,
On ne mange, on ne mange,
Que des poulets fricassés,
Et nous autres,
Pauvres apôtres
Pauvres moines
Tripaillons de moines!
Ah! Nom de Dieu!
D'religi-eux,
Nous ne mangeons que de la ripopé(*).
Eleison.
4. Kyrie, Kyrie,
Dans la chambre de nos abbés,
On n'embrasse, on n'embrasse
Que des femmes de qualité,
Et nous autres,
Pauvres apôtres
Pauvres moines
Tripaillons de moines!
Ah! Nom de Dieu!
D' religi-eux,
Nous n'embrassons que des filles crottées!
Eleison.
(*) ripopée, anc. ripopé (1773) : mélange que font les cabaretiers avec différents restes de vin. Mais ... comment diable arrive-t-on à manger cela ?
1. Le curé de Saint-Sulpice
Attrapa la chaude-pisse;
Ca lui coulait sur les cuisses
Il alla trouver Ricord
Mais, en entrant dans la chambre,
Devant lui, Ricord se cambre
Et reconnaissant le membre
Dit:"Curé! quoi? Vous encor'!" (bis).
2. "Ah! Docteur, je suis malade
J'ai la pine en marmelade
Le gland en capilotade
Tout le membre endolori
J'ai un gros bubon dans l'aine
Une couille qui me gêne
Je coule comme la Seine
Ah! Docteur,je suis bien pris!"(bis).
3. "Et puis, quand je dis la messe,
Ou bien lorsque je confesse,
Je me sens dessous la fesse
Un picotement cruel
Et je bande, bande, bande,
Si raide est toute ma viande
Que je ne puis faire offrande
Du calice à l'Eternel (bis).
4. "Hier, en préparant l'hostie,
Une douleur inouïe,
Une rage inassouvie
Me saisissant aux roustons,
Fait que le Bon Dieu m'échappe
Et me pardonne le Pape,
D'une main je le rattrape
L'autre grattait mes couillons"(bis).
5. "Je me grattais de la sorte
Et, que le Diable m'emporte,
La douleur était si forte,
Que je l'appelais putain!...
Bordel de Dieu, quelle histoire:
Par la merde, quel déboire!
Me croyant à l'offertoire:
"Amen", dit le sacristain" (bis).
6. "Dites-moi, que faut-il faire
Pour soulager mon affaire,
Grand docteur, car la prière
N'a produit aucun effet
J'ai pourtant dit à l'office
L'oraison de Saint Sulpice
Qui guérit de la chaud'-pisse
Hélas: cela n'a rien fait" (bis).
7. "Ecoutez mon ordonnance,
Lui dit l'homme de la science
D'abord faites abstinence
Injectez vous du tanin,
Mettez-moi, je vous en prie,
Pendant la cérémonie,
Du cubèbe sous l'hostie
Et n'avalez pas le vin" (bis).
8. "Surveillez votre régime,
Analysez vos urines,
Qu'il n'y ait pas d'albumine,
Ou sinon point de guéri,
Avec ces sacrées chaud'-lances
Qui vous gâtent l'existence,
On sait bien quand ça commence,
Dieu seul sait quand ça finit" (bis).
9. Le curé, plein d'espérance,
Vers Ricord alors s'avance
Et lui remet en silence
Quatre écus, c'était le prix,
Puis aussitôt il s'échappe,
"Cochons! des pièces du Pape!"
Dit Ricord, "si je t'attrape,
Je te fous la syphilis!" (bis).
Georges Brassens fait allusion à ce bon curé dans Mélanie (1976):
Les chansons de salle de garde
Ont toujours été de mon goût,
Et je suis bien malheureux, car de
Nos jours on n'en crée plus beaucoup.
Pour ajouter au patrimoine
Folklorique des carabins, (bis)
J'en ai fait une, putain de moine,
Plaise à Dieu qu'elle plaise aux copains. (bis)
Des cierges de cire d'abeille
Plus onéreux, mais bien meilleurs, (bis)
Dame! la qualité se paye
A Saint-Sulpice, comme ailleurs. (bis)
1. Tous les ans quand vient l' carnaval,
Jésus, par politesse,
A tous les saints offre un grand bal,
Et ceux-ci, d'allégresse,
Saut'nt du parvis jusqu'au plafond, La faridondain', la faridondon,
Et du plafond jusqu'au parvis, Biribi,
A la façon de Barbari,
Mes amis
2. Le Bon Dieu, plein comme un cochon,
Ronflait sous une treille,
Il avait bu trent'-six flacons
Et autant de bouteilles
Il dégueulait à gros bouillons,... La faridondain', la faridondon,
Dans la brayett' du Saint-Esprit, Biribi,
A la façon de Barbari,
Mes amis
3. Jésus-Christ dit à Saint Crépin:
Tu n'es qu'un vieil arsouille
Tu m'as foutu des escarpins,
Avec la peau d' tes couilles,
Ils sont cousus de poils de con,...
Fous-moi le camp du Paradis, ...
4. Sainte Ursule entendant cela,
Va trouver Dieu le Père,
Celui-ci la carambola,
Puis il lui dit: "Ma chère,
Saint Crépin aura son pardon, ...
Et il pourra rester ici, ...
5. La Sainte Vierg' dit à Jésus:
"Tu mènes trop la vie;
D' courir ainsi de cul en cul,
T' auras des maladies,
Chaude-pisse, chancres, morpions, ...
Peut-être la vérole aussi", ...
6. Mais Jésus-Christ lui répondit:
"Ne fais pas la bégueule,
Car pour toutes ces chos's aussi,
Tu peux fermer ta gueule,
Tu prêt's ton cul, et puis ton con, ...
A mon cousin, le Saint Esprit", ...
7. Saint Nicolas dansait l' chahut
Avec Saint Anastase,
Et tout en se grattant le cul
Disait: "Quoiqu'on en jase,
Moi, je préfère à ces grands cons, ...
Le petit trou par où l'on chie", ...
8. Saint Augustin pissait sans peur
Le long d'une fontaine
Quand il sentit une grosseur
Dans le repli de l'aine
C'était un colossal bubon, ...
Il avait la vérole aussi ...
9. Saint Jean, Saint Luc et Saint Matthieu
Sortaient d'une taverne,
Ils rencontrèrent le Bon Dieu
Qui chiait dans sa lanterne:
"Cré nom de Toi, ça n' sent pas bon,
T'as donc le trou du cul pourri!"...
10. Le paradis est un bordel
Où tous les Saints s'enculent:
On y voit le Grand Saint Michel
Enculant Sainte Ursule
Et ell' lui dit: "Ah! Que c'est bon! ...
Mais fous-y donc les couilles aussi" ...
11. Saint Antoine, tout ébloui
Par l'éclat des bougies,
Etait là dans un coin assis,
N'aimant pas les orgies,
Il embrassait son p'tit cochon, ...
Son cochon l'enculait aussi, ...
12. Quand le bal toucha à sa fin,
On éteignit les cierges,
Et chaque saint dedans son coin,
Vint enfiler sa vierge
Le foutr' coulait à gros flocons, ...
Et salissait tous les tapis, ...
13. Saint Marc étendu au soleil,
Gueulait de tout's ses forces:
"A-t-on jamais vu chos' pareille,
La sacré' vieille rosse!
Elle m'a foutu des morpions, ...
Jusqu'aux cheveux, j'en suis rempli" ...
14. Et le Bon Dieu ayant appris
Cette drôl' d'aventure,
Chassa de suit' du Paradis
Toutes les femm's impures,
Il en chassa trent'-six millions, ...
Qui ont ouvert bordel ici, ...
15. Puisque c'est Dieu qui nous remit
La Très Sainte Vérole;
Eh bien! Eh bien! mes chers amis,
Il faut qu'on s'en console,
Et crions tous à pleins poumons: ...
"Je voudrais qu'il l'attrape aussi" ...
Dans l'Anthologie hospitalière et latinesque, cette chanson est intitulée Les hôtes du Paradis. Le couplet que nous avons numéroté 6, se place en 5e position, précédé par les couplets 3, 9, 8, et 2. Il est tourné différemment:
Jésus-Christ disait à sa mère:
"Ne fais donc pas tant ta gueule,
Quand tu faisais cocu mon père,
T'étais pas si bégueule,
Quand tu prêtais ton cul, ton con...
A mon cousin, le Saint Esprit", ...
La version est plus courte et se termine par notre couplet 10.
Mais ... on trouve plus loin, page 112, une chanson intitulée le Bal des saints qui est composée de 5 couplets dont le troisième et le quatrième sont, à quelques mots près, nos couplets 11 et 12.
Restent les deux premiers couplets ainsi que le dernier qui n'ont pas été repris ultérieurement. Pour être complet, les voici ci-dessous:
Le bal qu'eut lieu au Paradis
Fit de sacrés ravages;
Les cons sont causes que les vits
Bandent encore de rage
Ils ont foutu chancres et bubons, ...
Et la vérole aussi,...
Saint-Nicolas dans l' chahut
Avec Saint-Anastase;
Et tout en lui grattant le cul,
Disait: "Quoi qu'on en jase,
Moi je préfère à ces grands cons, ...
Le p'tit trou par où l'on chie, ...
Cette chanson se terminait par:
Sag's, vous jug'rez avec raison,
Ma chanson est un peu leste,
Des bals c'est pourtant la façon
Dans l'empire céleste ;
Vous trouverez cela bien bon, ...
Quand vous serez au paradis, ...
On devine que Saint-Anastase n'était pas assez connu que pour passer à la postérité. De plus, le couplet final n'était pas vraiment dans le style. L'amalgame a été fait et deux couplets l'ont complété humoristiquement.
On trouve également en 1861, la Complainte de Saint Crépin, chanson populaire assez curieuse qui semble avoir été amplifiée dans un bal au paradis bien plus étoffé:
1. Le bon Dieu dit à saint Crépin :
"Vous êt's un saint Nicaise,
Vous m'avez fait des escarpins
Où je n' suis pas à l'aise,
Et dont Ie cuir n'est pas très bon.
La faridondaine, la faridondon,
Vous sortirez du Paradis,
Biribi.
A Ia façon de Barbari,
Mon ami."
2.Le saint Crépin, soûl comme un gueux,
Rôdait dans sa boutique,
ll dit au maître bienheureux :
"Vous êt's un lunatique,
Qui n'entendez pas Ia raison,
La faridondaine, la faridondon,
Je sortirai de vot' taudis,
Biribi.
A la façon de Barbari,
Mon ami."
3. L`insolence de saint Crépin
Eut des suites étranges:
Il perdit en un tour de main
La pratique des anges,
Et cell' des filles de Sion;
La faridondaine, la faridondon,
Quoiqu`il leur fït souvent crédit,
Biribi.
A Ia façon de Barbari,
Mon ami."
4. Le bon Dien, prévoyant les maux
Qu' l'hiver occasionne,
Leur promit à tous des sabots
Pour la fin de l'automne,
Bien garnis de peau de mouton,
La faridondaine, la faridondon,
Avec des bas de laine aussi,
Biribi.
A Ia façon de Barbari,
Mon ami."
5. Les redoutes du carnaval
Étaienl déjà formées;
Sainte Madeleine vint au bal
Pompeusement parée;
Elle avait le pied si mignon,
La faridondaine, la faridondon,
Que tous les saints s'en trouv'nt épris,
Biribi.
A Ia façon de Barbari,
Mon ami."
6. On rit, et puis on s`embrassa,
Du alluma les cierges,
Puis chaque cavalier donna
La main à chaque vierge,
Et tous ces danseurs du bon ton,
La faridondaine, la faridondon,
Sautaient du parquet au lambri,
Biribi.
A Ia façon de Barbari,
Mon ami."
7. Saint Antoine était dans un coin
Avec la soeur Agathe,
Voyez, dit-il, comm' de tous points
Tous les sabots éclatent;
Allons, voyons, dansons en rond,
La faridondaine, la faridondon,
Que les votres éclat'nt aussi.
Biribi.
A Ia façon de Barbari,
Mon ami."
8. Saint Éloi rencontra son fils
Tout suant, tout en nage,
Eh quoi ! de danser aujourdhui
Vous avez donc la rage!
Croyez-moi, prenez un bouillon,
La faridondaine, la faridondon,
Et puis allez vous mettre au lit,
Biribi.
A Ia façon de Barbari,
Mon ami."
A la façon de Barbari semble être plus ancien. Le timbre mentionné pour la complainte de Saint Crépin est le n°481 de La clé du caveau mais il est totalement différent de l'air actuel.
Nous retrouvons au tout début du XVIIIe une chanson dirigée contre John Law et une autre contre Louis XIV. Parfois signalée comme La faridondaine, la référence concerne certainement la même chanson.
Malheureusement, nous n'avons pas retrouvé la version originale qui remonterait à la révolution de Naples (1647-1648) et serait intitulée: Barbari, mon ami.
In eo tempore erat Jesus in calore, dixit discipulis et apostolis suis: "Cauda mea erecta est, tempora revoluta sunt; eamus ad bordelum ut pinare!"
Discipuli responderunt: "Eamus, eamus"
Entraverunt in via Sancti Laurenti, arrivati ad portam bordeli Jesus dixit: "Silencia, silencia" tocavitque ad portam apparuit macrella monstruosa gueula fardata demandans; "Vultime coïre aut flanellam facere?"
Responderunt: "Coïre, coïre!"
Entraverunt in salonum; Jesus vidit in canapeto sedente, macrella bene garnita cum gueula hospitalata.
Dixit Jesus:"Vultime ludere cum couillonibus meus?"
Jesus foutavit pedem suum in culo sancti Tomasi quiquam super canapetum crampam tirabat et dixit: "Nullo discipulus meus coïre potet ubi dominus non gaudet."
Jesus payavit champagnum, sed Petrus bibit grenadinam cum aqua gazata nam calidam pissam habebat.
Deboutonavit culottam suam: apparuit cauda immensa cum glando mirabile et couillonibus monstruosis.
Jesus foutavit caudam suam in culo Maria Magdalena qui suscabat pinam sancti Matthei.
Poussavit ad fundum et dechargeatus, dixit Jesus:"Consumatum est".
1. À confesse m'en suis allée au curé de Pomponne. (bis)
Le curé de Pomponne m'a dit : "Qu'avez-vous fait mignonne ? Ah, il m'en souviendra, larira, du curé de Pomponne !
2. Le curé de Pomponne m'a dit : "Qu'avez-vous fait mignonne ?" (bis)
"Le plus grand péché que j'ai fait, c'est d'embrasser un homme." Ah, il m'en souviendra, larira, du curé de Pomponne !
3. "Le plus grand péché que j'aie fait, c'est d'embrasser un homme." (bis)
"Ma fille, pour ce péché-là, il faut aller à Rome !" Ah, il m'en souviendra, larira, du curé de Pomponne !
4. "Ma fille, pour ce péché-là, il faut aller à Rome !" (bis)
"Dites-moi, Monsieur le Curé, faut-y qu' j'emmèn' mon homme ?" Ah, il m'en souviendra, larira, du curé de Pomponne !
5. "Dites-moi, Monsieur le Curé, faut-y qu' j'emmèn' mon homme ?" (bis)
"Ah ! Vous prenez goût au péché, je vous entends, friponne !" Ah, il m'en souviendra, larira, du curé de Pomponne !
6. "Ah ! Vous prenez goût au péché, je vous entends, friponne ! (bis)
Embrassez-moi cinq ou six fois, et je vous le pardonne." Ah, il m'en souviendra, larira, du curé de Pomponne !
7. "Embrassez-moi cinq ou six fois, et je vous le pardonne." (bis)
"Grand merci, monsieur le curé, la pénitence est bonne. Ah, il m'en souviendra, larira, du curé de Pomponne !
La chanson est fort ancienne comme en témoigne sa forme : une chanson monorime en -onne (-omme).
On la trouve, quasi inchangée, en 1776 à la page 100 de La lyre gaillarde.
Pomponne est une commune de Seine-et-Marne. Son église, Saint-Pierre-Saint-Paul a été bâtie à la fin du XIe siècle. Modifiée au fil des siècles sa nef est restée d'origine et conserve le cœur de Simon Arnauld de Pomponne qui fut ministre de Louis XIV.
Cette chanson anticléricale eut beaucoup de succès au XVIIIe siècle. Sa renommée lui mérita l'assiette que vous pouvez admirer ici et qui est conservée au musée de Lagny-sur-Marne. On peut y lire: "Même au paradis, ma fille, On y danse le quadrille".
Les paroles de la chanson sont parfois faussement attribuées à Pierre-Jean de Béranger. En fait, la chanson est bien plus ancienne.
En effet, à la page 167 du volume 2 de l'Anthologie françoise de Monnet (1765) figure une chanson, Tant que l'homme désirera, où l'air indiqué est: "A confesse m'en suis allé Au Curé de Pompone". L'air noté est quasi identique à l'air 745 de la Clé du Caveau.
Signalons qu'à la page 279 de Chansons d'autrefois de Charles Malo (1861), l'air est erronément mentionné comme étant le n°743.
Par ailleurs, M.Claude Rassat m'a très aimablement signalé que la chanson figure dans le supplément ou volume 4 de l'Anthologie françoise. Ce supplément est la réunion de "Un âne onyme, onissime" de Charles Collé et de "Chansons joyeuses".
Il m'a également écrit que dans le volume 2 de Formation de nos chansons folkloriques de Patrice Coirault, 5 versions sont mentionnées dont une version inédite qui provient d'une paysanne analphabète de 87 ans Louise Gaboreau qui n'a jamais voyagé en dehors des 3 villages où elle a successivement résidé (Deux-Sèvres). Et sa version est conforme au texte de Collé et son timbre quasi identique.
Vous trouverez ci-dessous la version donnée sur son site http://www.rassat.com. Le timbre est toutefois différent de celui mentionné plus haut; vous pouvez l'écouter ici .
1. Nanon s'est mise à genoux devant l' curé de Cone :
"Quel péché avez-vous fait ma petite mignonne ?"
"J'ay ouy chanter Magnificat à nonne."(1)
2. "Le plus grand péché que j'ai fait c'est de baiser un homme."
3. "Nanon pour ce péché-là Il faut aller à Rome."
4. "Hélas, Monsieur le curé, Y faut-il mener l'homme,"
5. "Ah ma petite Nanon Vous estes une friponne."
6. "Venez ce soir coucher avec moy et je vous le pardonne."
7. "Ouy da Monsieur le curé, la pénitence est bonne."
(1) nonne ou none : une des 8 heures canoniales
(matines, laudes, prime, tierce, sexte, none, vêpres, complies)
auxquelles, les religieux chantaient des psaumes ou récitaient des prières ! :
Matines et laudes marquaient la fin de la nuit et le début de la journée,
prime correspondait à 6h, tierce à 9h, sexte à 12h, none à 15 heures;
vêpres achevaient la journée et complies débutaient la nuit.
On retrouve cette chanson au Québec sous le titre Confesse. Elle est interprétée par l'excellent groupe folklorique Belzébuth. C'est Terrebonne, dans la banlieue nord de Montréal, qui remplace Pomponne.
Trois jeunes filles étant parties pour aller à confesse
La plus jeune et la plus jolie se jette aux genoux du prêtre Ah! Tu t'en souviendras ma mignonne, du curé de Terrebonne
La plus jeune et la plus jolie se jette aux genoux du prêtre
Mon père, mon père mon plus grand péché, c'est d'embrasser les hommes
Mon père, mon père mon plus grand péché, c'est d'embrasser les hommes
Ma fille, ma fille pour ce péché-là, il faut aller à Rome
Mon père, mon père pour aller à Rome, on emmènes-tu les hommes?
Ma fille, ma fille pour aller à Rome, on n'emmène pas personne
Ma fille, ma fille pour aller à Rome, on n'emmène pas personne
Embrassez-moi cinq ou six fois, votre péché j'vous l'pardonne
Embrassez-moi cinq ou six fois, votre péché j'vous l'pardonne
Mais de cette pénitence-là, n'en parlez à personne
Mais de cette pénitence-là, n'en parlez à personne
Car toutes les filles du monde viendraient et j'aurais trop d'besogne
D'après Chansons profanes utilisées par le chansonnier maçonnique, Patrimoine de la vie quotidienne de Seine-et-Marne, le site officiel de la commune de Pomponne, Chansons d'autrefois de Charles Malo communications de Claude Rassat, l'Anthologie françoise de Monnet
Le thème de la chanson se retrouve déjà en 1560 dans le Cinquième livre de chansons composé à troys parties et est reprise dans Le gai chansonnier français (pp.116 à 120) de 1886. Elle comporte les 5 couplets que voici:
Vous marchez du bout du pied, Marion Marionette
Vous marchez du bout du pied, Marion Marionette.
Marion s'en va à Rome, Marion Marionette
C'est pour acquérir pardon, Marion Marionette.
Ell' a renconstré le prestre. Marion Marionette
Demanda confession, Marion Marionette.
- Se voulez que vous confesse, Marion Marionette
Mettez vous à genoulion Marion Marionette.
- Le plus grand péché que sache Marion Marionette
C'est d'avoir preste mon con Marion Marionette.
Cette chanson est à comparer avec Les filles des Forges. L'histoire qui y est contée est fort proche.
On la retrouve également de manière furtive dans Caroline la putain.